A l´évidence, son pied fortement bombé, son noeud en olive et sa coupe encore évasée situent ce calice dans la première moitié du XVIIe siècle et permettent de le rapprocher de ceux de Saint-Juvat et de Pleslin-Trigavou. A la différence de ces deux exemples qui conservent vers 1630 une bordure de pied pleine, l´estampage de feuillages ajourés se rattache à la nouvelle typologie adoptée pendant tout le reste du XVIIe siècle. La simplicité voire le dépouillement de l´objet, dont la patène assortie est unie, également caractéristiques de l´époque, n´empêchent pas sa réelle qualité d´exécution comme le montre le décor du noeud, entièrement ciselé, y compris les têtes d´angelots dont la chevelure à mèches bouclées est rendue avec finesse. La coupe et le pied portent le poinçon de communauté de Rennes avec la lettre A entre les pattes de l´hermine qui donne la date de 1630 ; sous le pied, un poinçon de maître difficilement lisible I LT est probablement celui de Jean Le Tailleur qui exerce à Rennes à cette époque. Les archives paroissiales d´Hénansal nous indiquent que ce calice fut acheté, en 1634, avec une croix de procession, un ciboire, un ostensoir et deux burettes, suite à un vol dans la sacristie en 1630. Le calice, acquis à Rennes fut offert par Claude Le Garangier dame de La Motte de La Piquenais dont il porte les armoiries gravées sur le pied, à l´opposé de la croix.