Kerien est une ancienne trève de Bothoa qui fut autrefois, jusqu´au 18e siècle, l´une des plus grosses paroisses de Bretagne. L´inscription d´origine gravée au tremblé en lettres gothiques sous le pied du calice l´attribue aux « parochyens », c´est-à-dire paroissiens de Brohenno. Ce toponyme inconnu qui contient la racine bro, signifiant « pays » en breton, est peut-être à rattacher à l´existence de cet ancien découpage paroissial remontant au Haut Moyen Age. L´association d´un pied à lobes en accolade à ressaut bombé, d´une tige simple à pans coupés et d´un noeud à boutons gravées de quatrefeuilles et rehaussé de feuilles tournantes signale une oeuvre du premier quart du XVIe siècle, de même que sur le fond du noeud l´emploi du mati à la bouterolle très caractéristique de cette époque. Les bagues bien moulurées, et les boutons cernés de cordages indiquent une réalisation soignée qui, malgré la simplicité de ce calice, d´un modèle relativement courant au début du 16e siècle, est rehaussée par l´apport d´une dorure partielle appliquée avec discernement sur la tranche du pied, les bagues du fut ainsi que les feuilles et les boutons du noeud. Par contre, la hauteur de la coupe et son évasement peu prononcé trahissent une réfection du 17e siècle. En l´absence de tout poinçon il est impossible de d´ attribuer formellement la paternité de ce calice, certainement breton, à un atelier de haute ou de Basse Bretagne, compte tenu d´autre part que les écarts stylistiques ne sont pas très importants à cette époque entre les deux parties de la province pour ce genre d´objet.