Cette croix plate à noeud piriforme et fleurons ornés de têtes d'angelots se rattache à un nouveau modèle employé à Paris dès la fin du XVIe siècle. Le Christ, les fleurons et les angelots qui forment raccord avec le noeud fondus montrent bien l'importance grandissante prise par cette technique au cours du XVIIe siècle. La croix elle-même, en bois, est recouverte d´un garnissage de feuilles d´argent, rehaussées d´un galon à bordure estampée d´oves et de dards. Le maintien de cette mise en oeuvre ancienne nécessite un assemblage à coupe d´onglet au centre de la croix que vient ici masquer une belle face de soleil. La qualité plastique du Christ, fondu mais repris en ciselure au niveau du visage, des mains et du périzonium. En revanche, le noeud piriforme, et la Vierge à l'enfant du revers sont exécutés selon la technique du repoussé ciselé. Le style des têtes d'angelots des fleurons et du noeud de même que le profil de ce dernier, nettement piriforme situent cette oeuvre anonyme mais certainement due à un orfèvre de Haute Bretagne, vers le milieu du XVIIe siècle. L'absence de collerette à la rencontre de la croix et du noeud est certainement due à une restauration à une date postérieure de cette partie toujours fragile dans les croix de procession.