Ce bel exemple est particulièrement représentatif des calices de modèle « riche » de la deuxième moitié du XVIIe siècle. L´iconographie des instruments de la Passion est répartie sur le dessus du pied, le noeud ainsi que la fausse coupe, en alternance avec des têtes d´angelots. La ciselure, nerveuse, qui rehausse d´un cerne appuyé le contour des formes, associée à l´emploi du fond mati, lui conserve malgré la saturation du décor une grande lisibilité. Le bord perlé qui souligne la cloche du pied fait écho aux bagues du noeud que rehaussent également de discrets anneaux cordés. La large bordure du pied dont l´estampage fait alterner deux types de feuillages contribue à asseoir l´équilibre de l´objet. La patène, assortie qui porte les mêmes poinçons que le calice, porte le monogramme du Christ surmontant un coeur enflammé, illustration de la dévotion du Sacré Coeur qui se répand au cours du XVIIe siècle.
Exception faite du traitement de la fausse-coupe dont la bordure supérieure est ici découpée en fonction du décor ciselé, ce calice est semblable à celui de Saint-M´Hervé (Ille-et-Vilaine), réalisé à la même époque par Gilles Buchet frère de l´auteur. Le même poinçon d´orfèvre I.B., caractérisé par deux tiges fleuries sortant de l´hermine, se retrouve avec les mêmes deux autres poinçons de marque et de communauté sur des calices conservés à Corlay (Côtes d´Armor) et Monteneuf (Morbihan).
Photographe à l'Inventaire