Cette oeuvre datée de 1700 et réalisée par l´orfèvre rennais Jean Buchet, appartient à la très petite série de reliquaires morphologiques conservés en haute Bretagne, qui commence avec le bras de saint Judicaël de Paimpont, exécuté au cours de la deuxième moitié du XVe siècle. Comme sur le bras de Saint Melaine daté de 1617 l´iconographie de la main ouverte, signe de paix, remplace à l´époque moderne le geste de bénédiction davantage caractéristique de l´iconographie médiévale. Bien que le bras reste raide dans la tradition des représentations antérieures, le traitement naturaliste de la main, plus poussé, est ici remarquablement soigné. Les veines sous jacentes à l´extérieur, les doigts fuselés dont les articulations sont marquées, la représentation fidèle des muscles et des lignes à l´intérieur de la paume dont les masses et les traits sont accentués trahissent l´influence de l´étude de l´anatomie humaine. La lunette très allongée qui occupe presque toute la longueur du bras est entourée d´un tore de laurier agrafé aux angles par de petites feuilles d´ache et entouré au milieu de la longueur par des rubans croisés. Cet ornement parfaitement caractéristique du goût Louis XIV est le seul de tout le bras dont la manche n´est qu´esquissée. La sûreté de la ciselure montre bien ici la pleine possession de son métier par Jean Buchet, orfèvre dont les oeuvres présentent toujours une exécution de grande qualité, exempte de toute surcharge ornementale.