Cette pièce est représentative des oeuvres simples mais de bonne qualité réalisées pendant la première moitié du XVIIIe siècle. On y remarque le maintien d´un modèle globalement encore très XVIIe, qui s´écarte toutefois de ses références par quelques variantes de forme, de décor et d´exécution. La bordure du pied est très large, la cloche réduite, débordant par un encorbellement qui accentue le contraste, tandis que la tige, très discrète a perdu ses collerettes. La coupe est large, légèrement plus basse que sur les modèles du siècle antérieur et, surtout le couvercle s´est aplati. La bordure du pied, en large doucine reprend sans mise à jour le motif de la frise de feuillages estampés. L´examen de détail montre que, pour orner les écoinçons vacants entre les feuilles, l´orfèvre a utilisé un petit estampage en forme de godron qu´il devait par ailleurs employer pour orner des galons. Le décor ciselé qui orne le noeud et le sommet du couvercle est, selon la mode de l´époque détaché sur un bandeau mati. On a voulu voir dans cet objet une oeuvre des années 1730-1735 de l´orfèvre Louis Le Basteur installé à Fougères. Toutefois, l´étonnant poinçon à l´initiales V à pointe arrondie et chargée d´un point qui n´est probablement pas une lettre-date mais un poinçon du contrôle de la marque, pourrait fort bien plutôt s´appliquer à Vitré. Sachant que Louis Beaudoin, orfèvre dans cette ville y est, entre 1722 et 1726, commis aux contrôle des ouvrages et compte tenu de la qualité typographique du poinçon de maître qui comporte en outre quatre grains de remède au lieu des deux habituels, il semble plus cohérent de lui attribuer la paternité de l´oeuvre.