Cette croix due à l´orfèvre Romain Desury installé à Saint Brieuc à partir des années 1780, fait partie des premières commandes destinées à renouveler l´orfèvrerie des paroisses sous le Consulat. L´ensemble de l´oeuvre appartient encore pleinement au style dit Louis XVI ; la douille en vase antique à cannelures se retrouve sur plusieurs croix réalisées par l´atelier Desury au cours de la première moitié du XIXe siècle, comme celles d´Allineuc, datée de 1832 et celle de Lanhouarneau. Elle est ici à la place de l´habituel sommet concave surmontée d´une calotte convexe dont le décor à réserves et marguerite stylisées rappelle celui employé à la même époque sur les pieds des calices et des ciboires, ainsi qu´on le trouve par exemple sur le ciboire de Meslin, réalisé par le même orfèvre. Cette. Les cartouches à chutes de lauriers et noeud de rubans qui ornent les extrémités, d´un style encore très Louis XVI, témoignent aussi par leur neutralité iconographique de la proximité de temps encore incertains. Ils sont employés à la même époque par des orfèvres parisiens comme le montre l´exemple de la croix de procession de Bains-sur Oust en Ille-et-Vilaine, réalisée par le maître parisien Pierre Paraud dans une forme rigoureusement semblable. Une image de la Vierge de l´Immaculée conception, exécutée au repoussé-ciselé, est appliquée au revers de la croix dans la tradition des oeuvres antérieures. Le Christ, et le titulus, qui seraient en métal doré et non en vermeil, pourtant cohérents avec le style de l´oeuvre, pourraient avoir été remplacés à une date postérieure.
Ce dossier correspond à une transcription numérique d’éléments d’enquêtes antérieures à 2000. Tout enrichissement est le bienvenu.