Dossier de présentation du mobilier IM22005529 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Binic
Pêches côtières et d'estran (Binic fusionnée en Binic-Etables-sur-Mer en 2016)

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Etables-sur-Mer
  • Précisions commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Binic

Dans une revendication faite en 1866, Cavelier de Cuverville voyait dans la non possession de l'outil de pêche par le marin, une des causes de "l'état d'engourdissement" de la pêche côtière dans la baie de Saint-Brieuc. Les deux autres causes étaient "l'absence de débouchés" et "la pratique des grandes pêches qui absorbait toutes les forces vives de la population maritime". Binic possédait 3 bateaux de petite en pêche en 1730 (suivant l'enquête de Le Masson du Parc). Ce chiffre est identique en 1876, mais 18 à 20 unités qui draguent les "sables-calcaires", viennent s'y ajouter. En 1906, le quartier de Binic envoyait 374 marins à la grande pêche. Neufs bateaux, armés par 28 marins, étaient employés à la pêche aux maquereaux de mai à août. Au total, Binic comptait en ce début du 20ème siècle 465 marins-pêcheurs et 173 bateaux, dont 9 homardiers, armés par 28 hommes d'équipage, 8 bateaux armés au goémons et autres amendements marins. Le quartier maritime de Binic fut supprimé par décret du 30 mars 1925 et une partie de son territoire rattachée au quartier de Saint-Brieuc et l'autre partie à celui de Paimpol. Il comptait en ce 1er quart du 20ème siècle un millier d'inscrits maritimes (la majeure partie embarqués dans la marine marchande) contre 700 inscrits au Portrieux. L'activité maritime devait décliner puis stagner jusqu'à la Seconde Guerre, comme dans la plupart des ports des Côtes d'Armor, après l'arrêt définitif de la grande pêche. En 1959, la pêche artisanale était quasiment nulle (pêche saisonnière de l'oursin, des praires et des maquereaux). Il faudrait cependant signaler les parcs à huîtres en eau profonde sous Binic et Saint-Quay qui représentent 390 ha de culture extensive (Société coopérative Ostréicole de la Baie de Saint-Brieuc, fondée en 1964, regroupant 117 pêcheurs des ports d'Erquy, du Légué, de Portrieux et de la région de Paimpol). Le seul véritable trafic restait celui du sable et du maërl, que débarquaient les sabliers de Paimpol. Le dragage de la coquille Saint-Jacques a commencé en 1962 et a attiré de nombreux bateaux de pêche à Binic, provenant des ports des Côtes d'Armor mais aussi du Finistère nord et sud, de Concarneau, du Guilvinec et de Brest. Ces bateaux pouvaient hiverner dans le bassin de plaisance au milieu des navires de plaisance, en l'absence de pontons. En 1970, six bateaux seulement avaient pour port d'attache Binic, alors qu'une trentaine de "coquillards finistériens" séjournaient pendant la période hivernale. En 1975, Binic accueillait pendant l'hiver environ 80 coquilliers pour une pêche saisonnière d'octobre à la mois avril. Le chalutage devait aussi renouveler les pratiques de pêche au milieu des années 1980 afin de diversifier les apports et de préserver le gisement de coquilles. Ce gisement fit l'objet d'une gestion collective exemplaire avec l'imposition de quotas pour la saison et d'un temps de pêche par flottille. En 1986, Binic se plaçait en seconde position derrière Erquy avec 719 tonnes débarquées en criée, et en troisième position derrière Erquy et le Légué pour le chiffre d'affaires. Les pêches coquillières sont devenues l'activité principale des pêcheurs côtiers. Aujourd'hui, le port de Binic n'a plus de bateaux de pêche et de criée. Cependant, la pêche plaisance anime aujourd'hui le port de Binic et renouvelle les pêches côtières, en particulier aux îles Saint-Quay, qui furent et sont encore un lieu de prédilection pour les pêcheurs à pied, armés de crocs et de bichettes. Qui se souvient de Taton et de Auguste Roussel, de Jeanne et de Jules, de Léon Ruellan, de Pierre Tonnelier, du père Marcel, de Ricahrd, figures pittoresques de Binic, au temps où les doris étaient à une seconde carrière aux îles.

  • Auteur(s)

Bibliographie

  • CAVELIER DE CUVERVILLE, M. Etudes sur la pêche côtière. Saint-Brieuc : Guyon, 1866.

  • DARDEL, Eric. Etat des pêches maritimes sur les côtes occidentales de la France au début du 18ème siècle. Paris : PUF, 1941.

  • ERHEL, Alain. La pêche dans la baie de Saint-Brieuc. Mémoire de maîtrise de Géographie. Rennes : UHB, 1970.

  • JOUBIN, L. Etudes sur les gisements de mollusques comestibles des Côtes de France : la côte de Tréguier à Paimpol. La baie de Saint-Brieuc n° 141. In : Bulletins de l'Institut océanographique de Monaco, 1909.

  • PIBOUDES, Raoul. Pêche et conchyliculture en Bretagne Nord. Thèse de 3ème cycle, sous la direction de Michel Philipponneau, Rennes : UHB, 1971.

  • PRIGENT, Guy. Pêche à pied de usages de l´estran, sous la dir. De Guy Prigent. Catalogue de l´exposition présentée au Musée d´Art et d´Histoire de Saint-Brieuc, mai-octobre 1999. Rennes : Apogée.

  • QUERRE, Christian. Binic, port du Goëlo. Binic : Editions Dahin, 1987.

    p. 259-60
  • QUERRE, Christian, LERIBAUX, Philippe. Souvenirs de Binic (1900-1960). Binic : éditions du Dahin, 2004.

    p. 188-189

Documents audio

  • LE CHEVALIER, Katell. Reportage sonore et témoignage de la pêche à pied à Binic. Les Bistrots de Vie du Pays briochin : Binic, septembre 2005.

    Témoignage sonore
  • VARIOT, Frédérick, PRIGENT, Guy. Pêche à pied en Côtes d'Armor. Rennes : FR3, 2001.

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Documents d'archives
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007