Enquête sur les marins pêcheurs et les outils de pêche au 1er quart du 18ème siècle. Inspection de Le Masson du Parc, 1726-1732.
Sources :
AN, fonds Marine, Sous-série C5 : Pêches, administration, personnel
C5 20 : Procès-verbaux de Le Masson du Parc, inspecteur des pêches 1726
C5 26 : Rapport sur les pêches de Le Masson du Parc, 1732).
Arch. nat. mar. C520, f°132v°.
Les petits navires de Penvénanvont tous à la mer dans le temps de la pesche du maquereau. Ils font de la même manière que dans les lieux précédents la pesche des lignes ou grosses et petites cordes. Ils font aussi à la coste à pied la pesche avec la ligne, la petite pesche du lançon. Ces pescheurs font la pesche des cordes aux gros ains pour les congres entre les rochers et les grandes rayes, tires, flammes et flamardes. Ces ains sont de la même grosseur que ceux qui servent aux pescheurs de morues sur les bancs de Terre-Neuve, les branches des hameçons et la garniture étant semblables. Les autres servent à la pesche des rayes, des colins et des lieux, les plus petites servent à la pesche des autres poissons littoraux ronds qu'ils comprennent tous sous le nom de poisson blancs
Au Port-Blanc, Le Masson trouve seulement des lignes à congres et au poisson blanc. Les pêcheurs pêchent du maquereau pendant la saison.
A Penvenan, les rets des séchées, tressures ou rets de pied à la coste sont du même échantillon que celles qui forment des filets des sennes. Au surplus, comme nous l'avons déjà remarqué, ces costes, comme elles sont exposées ne conviennent guère aux pesche en mer et encore moins à celles qui se font à pied. parce qu'à mesure que l'on approche des raz et du four, la lame en et très rude à la basse-eau, et pour peu qu'il y fasse de la lame, elle emporteroit toutes les sortes de rets que l'on pourrait tendre sur des picquets et c'est pour cette raison aussi qu'on n'y trouve aucune pescherie .
les mailles des rets qui servent aux sennes pierrées qui nous ont été représentées sont de trois différents échantillons. Les plus larges ont 19 lignes, celles qui suivent 18 et les plus petites n'ont que quinze lignes en quarré, ce qui donne à la maille cinq pouces de tour. La manoeuvre de faire cette pesche est semblable à celles dont se servent les autres pescheurs des lieux précédents : ils la traînent quelquefois avec un bateau, quelquefois avec deux. Ils la relèvent aussi en mer et à la coste quand ils ne se servent que d'un seul bateau pour faire la pesche. Au surplus, comme nous l'avons déjà remarqué, ces costes comme elles sont exposées ne conviennent guère aux pesche en mer et encore moins à celles qui se font à pied. Parce qu'à mesure que l'on approche des raz et du four, la lame en et très rude à la basse-eau, et pour peu qu'il y fasse de la lame, elle emporteroit toutes les sortes de rets que l'on pourrait tendre sur des picquets et c'est pour cette raison aussi qu'on n'y trouve aucune pescherie
Au Port-Blanc, l'inspecteur ne trouve pas de sennes, soit que les pescheurs ne s'en servent point comme ils nous l'ont dit, soit qu'ils les conservent cachés estant prévenus de nottre visitte.
A Saint-Nicolas de Buguélès, paroisse de Penvenan, Le Masson relève que l'on y pratique la pêche du lançon. C'est le seul endroit sur les côtes trégorroises où le Masson relève cette pêche. Robien (p. 328), déclare qu'il ne faut pas oublier ici la pêche du lançon ; c'est un très petit poisson qui se prend sur les grèves de Saint-Malo avec des panniers qu'on enfonce dans le sable et qu'on retire pleins de sable et de lançon. Mangé frais, c'est un met extrêmement délicat ; mais ce poisson se corrompt facilement. Il sert aussi d'appât pour la pêche des autres poissons. Cette dernière remarque nous explique peut-être le fait que Le Masson le range avec les crevettes. et celle des chevrettes ou chevron pour boiter et affarer le maquereau Les pêcheurs font avec des saux de toilles et des serpillières dans les petites anses et sur les plaines de sable à la basse eau la pêche du chevron ou maniguette pour servir à affarer le maquereau. C'est à la vérité une manne que ce poisson aux costes de Bretagne, mais les pescheurs se peuvent se servir d'autres choses pour l'amorcer et s'abstenir de la pesche des chevrons qui ne peut estre plus nuisible.