Avec cette statue de la Vierge à l’Enfant on constate un fort contraste entre la figure apaisée et tendre de Marie et la vitalité qui émane de l’enfant Jésus qui semble pressé de quitter les bras de sa mère. C’est avant tout l’image bienveillante et maternelle qui est ici mise en avant. La Vierge n’est d’ailleurs pas couronnée mais couverte d’un voile qui retombe sur le manteau. Ce dernier est orné d’un semé d’étoiles dorées et bordé d’une frise de motifs végétaux, délicatement poinçonnés. La tunique, dénuée d’ornements, laisse apparaître les deux pieds chaussés de sandales. Les élégants drapés du manteau et de la tunique offrent à la statue un sentiment d’équilibre et de légèreté, malheureusement compromis par la lourdeur du socle. On retrouve dans cette œuvre une influence certaine de la Vierge à l’Enfant réalisée à la demande de Charles X par l’orfèvre Jean-Baptiste Odiot et offert à la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’enfant Jésus, dans sa chevelure, son visage et d’une certaine manière l’ouverture des bras, est identique et si les différences sont plus marquées pour la Vierge, le mouvement de pieds est parfaitement similaire à la statue d’Odiot. Sur l’imposant socle de bois où figurent les lettres A et M entrelacées et entourées de quatre têtes d’angelots, deux petits reliquaires ont été rajoutés postérieurement. Ils contiennent des fragments du voile de la Vierge et du manteau de saint Joseph et sont mentionnés, dans les archives de l’église Saint-Sauveur, à partir de l’année 1840.