Rares sont les éléments de mobilier civil qui ont pu être étudiés lors de l´enquête ; d´autres, seulement entrevus, n´ont pu être analysés et photographiés. Les quelques objets aperçus datent de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, période qui correspond au renouveau des logis ruraux dont ils sont contemporains et pour lesquels, d'après les habitants actuels, descendants des constructeurs, ils ont parfois été fabriqués. La construction d´un nouveau logis entraînait souvent le remplacement du mobilier plus ancien dont aucun exemple n´a pu être recensé. Les meubles formaient généralement des ensembles, parfois issus d´un même atelier comme l´indiquent les formes et les décors ; un ou plusieurs lits mi-clos avec bancs-marchepieds, une ou plusieurs armoires à deux battants, un vaisselier et une horloge, ont été mis en place ou complétés pendant une dizaine d´années comme le confirment les dates portées. La préférence donnée au bois de châtaignier, le type de lits mi-clos, à l´origine fermés par des rideaux, le décor porté (étoiles, ostensoirs, chandeliers, oiseaux) et les incrustations décoratives rehaussées de clous en laiton, sont des éléments représentatifs du mobilier civil de la Cornouaille méridionale et se comparent également aux meubles fabriqués dans les environs de Plouay et dans la vallée du Scorff (Morbihan). Le recours à une ornementation puisant dans le symbolisme religieux perpétue une tradition ancienne qui ne caractérise pas seulement le mobilier civil mais aussi le décor des niches aménagées, en position centrale, sur le logis ou le pignon d´une grange, révélant ainsi un rapport étroit entre architecture et mobilier rural entre 1850 et 1914.