Cette tête de Maure n'a pas été identifiée comme telle par les études précédentes. La rondeur du visage, les pupilles creusées et le sillon du front ont fait penser à Sophie Billaud-Duhem qu'il s'agissait d'une oeuvre de l'atelier de sculpture de Tréguier. En fait, l'attitude générale du personnage, bouche ouverte, dents visibles, nez épaté et surtout le turban, sont à rapprocher d'autres représentations de mauresques sur les stalles bretonnes. Ainsi, le même type de personnage se retrouve sur les ensembles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, de la chapelle Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou, de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Ils ont tous la bouche ouverte et les dents visibles, indiquant qu'ils sont en train de chanter. Les Maureques étaient des danseurs professionnels d'origine africaine qui participaient à des spectacles dans lesquels ils étaient également amenés à chanter. Ils étaient le plus souvent très richement vêtus, portant de lourds turbans et des grelots rendant leurs spectacles bruyants et colorés.