Le Territoire de l’Aven :
L'Aven est un fleuve côtier long de 39 kilomètres qui prend sa source à Coray et parcourt le bocage avant de se jeter dans l'Océan Atlantique à Port Manech.
La toponymie du pays de l'Aven est directement liée à l'hydrographie de la région, laissant ainsi apparaître la relation entre les lieux et ses habitants ; elle participe également à la construction d'un territoire et d'une identité locale, exprimée dans la parure des femmes par la coiffe. L'aven, ou pays de l'Aven, est une région située en basse-Cornouaille, allant du Sud-Est du Finistère jusqu'à l'Ouest du Morbihan et regroupant une trentaine de communes, dont certaines réputées pour la qualité du cidre qui y est fabriqué.
Entre Benodet et Le Faouët, cette région est le paradis des peintres qui n’ont cessé, depuis la moitié du XIXe siècle, de capter paysages, lumière et personnages dans leur vie quotidienne et, parmi les villes les plus connues de l'Aven, Pont-Aven, surnommée la « cité des peintres », a accueilli de nombreux peintres dont Paul Gauguin.
Dans la littérature bretonne, il faut citer Théodore Hersart de la Villemarqué l'auteur du « Barzaz Breiz », natif de Quimperlé, qui a recueilli nombre de gwerzioù et chants ; ceux-ci constituent le témoignage d’une littérature orale riche et très vivante dans la société paysanne jusqu’à la moitié du XXe siècle.
Citons aussi Concarneau, avec sa ville close et son activité liée à la mer (construction navale, conserveries, etc.) et Quimperlé à la limite du Finistère et du Morbihan.
La coiffe « Giz Fouen » :
La mode vestimentaire comporte plusieurs variantes de coiffes avec des rubans et des collerettes et le costume féminin est brodé de perles colorées ou de fil multicolore. Selon
R.Y. CRESTON, les communes formant ce qu’il appelle le groupe de Rosporden, sont au nombre de 33. Ce sont les communes de :
Rosporden, Elliant, Tourc’h, Scaër, Guiscriff, Le Faouët, Lanvénégen, Querrien, Locunolé, Saint-Thurrien, Tréméven, Mellac, Quimperlé, Baye, Moëlan, Riec, Le Trévoux, Bannalec, Nizon, Nevez, Kernével, Melgven, Trégunc, Concarneau-Lanriec, Beuzec-Conq, Saint-Yvi, La Forêt-Fouesnant, Saint Evarzec, Fouesnant, Bénodet, Gouesnac’h, Pleuven, Pont-Aven et Langonnet partiellement.
La coiffe autrefois :
La « Giz Fouen », d’une architecture compliquée et variant dans le porté d’une commune à l’autre, a aussi beaucoup évolué au fil des ans. La choukenn, très importante au 19me siècle, est devenue extrêmement réduite au 20e siècle. De la même manière, la collerette n’a cessé de prendre de l’importance au cours des années.
R.Y. CRESTON recense ainsi 9 variantes de cette mode. Au début du XIXe siècle, les femmes semblent poser leur coiffe sur un petit chignon bas. Les dessins de H Lalaisse en 1843 précisent l’usage du bonnet, choukenn, sur lequel les cheveux sont remontés, permettant ainsi d’assurer la base de la coiffe. Les travaux de Germaine Creston (1943) montrent de manière détaillée la complexité de la coiffe de tulle brodée à rubans et celle de la collerette tuyautée très évasée. Les éléments constitutifs de la coiffe du groupe de Rosporden sont similaires à ceux des autres coiffes bretonnes, mais leurs agencements et leurs formes ont
évolué de manière différente en fonction des choix émis par les différents groupes sociaux de la région.