Histoire mouvementée des déplacements de la toile monumentale "La chasse, la pêche, les arts et les sciences" de Georges Rohner.

Le 9 mai 1960, Georges Rohner est agréé par le Ministre d'Etat chargé des Affaires Culturelle (signature du Directeur Général des Arts et Lettres) pour exécuter "une peinture murale de 78 m2 environ", placée dans le foyer de l'externat du Centre d'apprentissage du bâtiment à Brest. Selon le site internet geoges-rohner.com, elle est réalisée en 1961.

Cet établissement ouvre sous le nom de Collège d'Enseignement Technique (C.E.T.) du Bouguen, dans des locaux neufs livrés entre 1961 et 1963, dans le quartier du même nom. Elèves et professeurs doivent cependant quitter les lieux, en 1968, pour faire place à l'IUT de Brest. Il s'installent progressivement, à partir du printemps 1968, dans un ensemble en cours de construction, le C.E.T. de Quéliverzan.

En 1974, alors que l'administration instruit le projet de décoration au titre du 1% artistique de ce dernier, M. P. Dissaux, Ingénieur des travaux publics de l'Etat (T.P.E.), à la Direction Départementale de l'Equipement, précise dans son rapport : "Dans le cadre des crédits alloués au titre du 1%, il a été réalisé une première tranche de travaux consistant à la dépose des toiles réalisées par M. Rohner à l'ancien C.E.T. du Bouguen et à leur réutilisation en neuf panneaux décoratifs mis en place dans les réfectoires du C.E.T. Dupuy-de-Lôme. Ces travaux ont été exécutés pour la somme de 43 771,72 F. Il reste un crédit disponible de 113 126 F."

Il apparaît, en observant les peintures de Georges Rohner, actuellement stockées dans un local technique du lycée Dupuy-de-Lôme, et en les confrontant à la maquette d'origine, que des adaptations ont été nécessaires, notamment pour combler les vides des portes du foyer du C.E.T. du Bouguen. La présence d'un panneau "orphelin", sur lequel une coupe de fruits est coupée, ainsi que l'absence de certaines scènes figurées sur la maquette originelle, interrogent quant à la complétude de l'œuvre. Aurait-elle été amputée, lors de son transfert à Dupuy-de-Lôme, ou lors de sa dépose ultérieure ?

Une sculpture de Camilo Otero, elle aussi déplacée en juillet 2023.

Le rapport de l'Ingénieur T.P.E. indique par ailleurs que les architectes du C.E.T., Hervé Péron et Jean-Paul Huéber, proposent de confier à Camilo Otero la réalisation d'une sculpture en marbre dont le coût total est estimé à 100 000 francs, sans compter les honoraires des architectes.

La commission nationale de décoration des édifices publics donne son agrément à l'artiste, le 14 mai 1975. Elle réclame cependant une mise au point. Une fois exécutée, cette dernière est approuvée par l'Inspecteur principal de la création artistique, Michel Troche, rapporteur du dossier, le 23 juin 1975. La modification augmente la hauteur de la sculpture de 2,8 m à 3,5 m et lui ajoute un socle en marbre qui surélève l'ensemble de 15 centimètres, pour faire culminer l'œuvre à 3,65 m.

Cette sculpture nommée "Finistère" a été déplacée en juillet 2023.