Sur le cénotaphe, on pouvait lire cette inscription :
D. O. M.
SISTE, VIATOR, MORAE, PRETIUM FRERES, HIC VITAE
PURTORIS VEL SECTANDA NORMA, VEL COLENDA MEMORIA
TIBI SUCJIBITUR, VIR MAXIMUX ANTONIUS, PATRA, DELPHINUS,
GENERE REVOLIUS, HAUD IMPAR MAJORIBUS SUIS, ANNI JUNIORIBUS
UTRAMQUE MILITIAM PROFESSUS EGREGIE, TAMDEM AETATE
MATURIORI UNICE CHRISTI MILITIAE SE ADDIXIT. PRIMUM APUD
SUOS SANCTIRUFFI ABBAS, DEIN APUD ARMORICOS HUJUS DOLENSIS
ECCLESIAE PRAESUL EFFECTUS EST, EAM REXIT ANNIS 25,
PRORSUS INCUMBENS ILLI, CAVENSQUE NE QUAE DEBET, VEL AB
EPISCOPO PIESTAS, VEL A COMITE FORTITUDO, A QUOQUAM IN EO
DESIDERARI POSSET. CATHEDRAE SUAE CONVULSUM HONOREM
TENENDI PRIMAS IN COMITTIIS HUJUS PROVINCLAE PENITUS ASSERUIT ;
MONARTERIUM HAC IN URBE EXISTENTIUM UNUM AD STRICTIOREM
PIETATEM COMPIIT, ALTERUM E SUO FUNDAVIT ; DUM AD
COMPESCENDOS TUM TEMPORIS INSOLENTISSIMOS IMPETUS MARIS
AD EJUS RIPAM SACRUM FACTURUS ACCEDERET, EX PARTINACIA
LABORIS ET AERIS INJURIA FEBRIM CONTRAHIT, A QUA DIEBUS
NOVEM VEXATUS, X° CONFICITUR ANNO R. S. 1629, AD DIEM
AUGUSTI SEXTAM ; OMNIA SUA MORIENS IN PIA LARGITIONES
EFFUDIT, HOC IN SACCELO JUGE SACRIFICIUM JUGITER ED DIEBUS
SINGULIS PRO ANIMAE SUAE REMEDIO CURAT OFFERENDUM. QUI A
MAGNO PRAESULE MAJUS EXPECTAS ? ABI, VIATOR, ET QUAM TIBI
OPTAS QUIETEM, EAMDEM EI DEPRECARE.
« Arrête, voyageur, tu gagneras à ce retard. Ici on te soumet, ou l´exemple à suivre, ou la mémoire à vénérer d´une vie pure. Très illustre homme Antoine, de la province du Dauphiné, de la famille de Révol, digne de ses ancêtres, consacra avec distinction ses jeunes années à l´une et l´autre milice, enfin à l´âge de la maturité il se donna uniquement à la milice du Christ. Il fut d´abord dans son pays, abbé de Saint Ruf, ensuite, en Armorique, évêque de cette Eglise de Dol ; il la gouverna pendant 25 ans, s´y adonna complètement, et prenant soin que personne ne pût regretter de ne pas voir en lui soit la piété que doit avoir un évêque, soit le courage qui sied à un comte. Il revendiqua énergiquement pour son siège l´honneur ravi de tenir le premier rang aux Etats de cette province ; des monastères existant en cette ville, il en excita un à une piété plus stricte et en fonda un autre lui-même ; tandis que pour calmer la furie alors inaccoutumée de la mer il venait vers sa plage pour accomplir une cérémonie religieuse, il contracta par suite de la fatigue et du mauvais air, une fièvre qui le fit souffrir pendant neuf jours et l´acheva le dixième. L´an du Salut 1629, le 6e jour d´août ; en mourant il distribua tous ses biens en dons pieux. Il prit soin que, dans cette chapelle, chaque jour et à perpétuité, on offrit pour le soulagement de son âme le sacrifice éternel. Qu´attends-tu de plus d´un grand prélat ?
Va, voyageur, et demande pour lui le même repos que tu désires pour toi-même. »
Et sur une autre plaque, au-dessous :
EDMUNDUS HUJUS ECCLESIAE PRAECENTOR ET PRIOR SUBDOLENSIS,
SANCTAE SEDIS APOSTOLICAE PROTONATARIUS, EX FRATRE
PFIMOGENILO, FILIUS, MOESTISSIMUS PONI CURAVIT.
Et au-dessous :
« Edmond, chantre de cette Eglise et prieur du prieuré sous Dol, protonotaire du Saint-Siège apostolique, fils du frère aîné (de l´évêque), très désolé, prit soin de faire poser ce monument ».
Prêtre