Construite en 1873 par l'architecte Arthur Regnault, la nouvelle église de Pleurtuit a pu intégrer un certain nombre d'éléments provenant de l'ancien édifice. Dans l'entrée, sous la tour du clocher, l'ancienne croisée du transept a été remontée : les chapiteaux romans (12e siècle) servent de bases ou de chapiteaux aux quatre piliers à colonnes engagées tandis qu'au bas du collatéral droit, deux arcatures brisées avec chapiteaux de feuillage datant probablement du 14e siècle ont été intégrées à la construction. Du même côté, encastrés au-dessus du linteau de la petite porte, subsistent les vestiges de la croix du 16e siècle de l'ancien cimetière : sur la face extérieure, une Vierge à l'Enfant est entourée de deux évêques tandis qu'à l'intérieur se trouve une représentation du calvaire. Toujours au bas de la nef, de part et d'autre de l'entrée, deux magnifiques bénitiers de granite sculpté des 13e et 14e siècles retiennent l'attention.
De la période moderne, seule une statue en bois du 17e siècle, une Vierge à l'Enfant d'une grande élégance, est conservée. Les éléments les plus importants du mobilier, autels et retables, chaire à prêcher, ont été conçus à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle par Arthur Regnault, qui assortit l'ensemble dans un goût néo-gothique. Au maître-autel, édifié en 1900 par des artisans rennais, un Christ en croix datant du milieu du 19e siècle a été inséré au milieu de l'arcature centrale ; les peintures qui devaient initialement compléter ce décor n'ont pas été réalisées, des panneaux de style néo-byzantin ayant été placés dans le 3e quart du 20e siècle. Offerte en 1922 par les paroissiens, la chaire à prêcher est une création originale où le style gothique est librement interprété par l'architecte. L'église renferme encore quelques oeuvres d'intérêt parmi lesquelles on pourra citer l'ensemble des verrières du chevet réalisé en 1878 par le verrier tourangeau L. Lobin, l'orgue de choeur construit à la fin du 19e siècle par les facteurs Baldner et acquis par la paroisse en 1961, le chemin de croix encastré dans les murs de la nef, ou encore une étonnante statue de sainte Thérèse de Lisieux due au sculpteur Lucienne Heuvelmans (1930). La paroisse conserve également une série d'ornements liturgiques datant principalement du début du 20e siècle.
Aucun dossier sur les cloches n'a été ouvert lors de cette enquête. L'orientation de cette église est inversée, par conséquent les verrières sont numérotées impaires au sud et paires au nord.