Abandonnée entre 1884 et 1948, date où sa restauration fut décidée par les Monuments Historiques, la vieille église de Saint-Lunaire fut rendue au culte en 1954. Son mobilier, bien que peu abondant, doit être signalé à plus d'un titre ; il se compose principalement d'une exceptionnelle série de gisants des 14e et 15e siècles, témoins de la grande qualité de l'art des tombiers haut-bretons, mais aussi, par la disposition des dalles dans les chapelles, des pratiques funéraires de l'aristocratie à cette période. Le tombeau de saint Lunaire, évêque de Dol et de Saint-Malo au 6e siècle, occupe une place centrale dans le transept ; il s'agit d'une oeuvre composite associant un sarcophage antique remployé et un gisant sculpté du second quart du 14e siècle. Quelques éléments beaucoup plus modestes, en particulier les bénitiers, comptent également parmi les oeuvres les plus anciennes.
L'édifice abrite encore plusieurs exemples de la statuaire de la fin du 17e et du début du 18e siècle, ainsi qu'un petit autel-retable d'époque Louis XV dans la chapelle sud. L'ensemble du maître-autel, vraisemblablement construit au début du 19e siècle, s'inspire des grands modèles du siècle précédent, non sans maladresse, comme l'atteste l'exécution du tabernacle à ailes orné de sculptures. La clôture du choeur, conservée dans son état originel, doit également être remarquée par l'agencement judicieux des stalles et d'une intéressante grille de fer moulé que l'on retrouve à la clôture des fonts baptismaux.
Aucun dossier sur les cloches n'a été ouvert lors de cette enquête. Par convention on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est.