Trois époques ont laissé leur empreinte dans le mobilier de l´église de Langon, dont l´histoire complexe n´est pas encore fixée avec certitude.
La plus ancienne remonte à la fin du Moyen Age d´où nous sont parvenus les fonts baptismaux à double cuve polygonale (15e siècle), et l´ensemble des culots et chapiteaux de l´absidiole nord. La peinture monumentale qui couvre la voûte de cette dernière date vraisemblablement du 14e siècle et représentait probablement un Christ en majesté entouré du tetramorphe (symboles des quatre évangélistes), une iconographie très fréquente à l´époque médiévale ; la position traditionnelle de l´ange symbolisant saint Matthieu vient conforter cette hypothèse. Cette peinture est le témoin visible d´une décoration murale qui ornait entièrement l´intérieur de l´église, comme le signalent plusieurs textes et plusieurs observateurs avisés du 19e siècle.
Au 17e siècle, la diffusion des modèles de retables lavallois se fait tout naturellement par la Vilaine, toute proche. L´église de Langon en abrite deux, l´un pour le maître-autel, portant des statues de pierre de la Vierge à l´Enfant, et de saints Pierre et Paul, les saints éponymes de la paroisse, ainsi qu´un tableau de l´Annonciation ; le second retable est installé dans l´absidiole nord : là encore une Vierge à l´Enfant domine deux autres statues non identifiées. Le tableau central qui figure la Donation du Rosaire à saint Dominique et sainte Claire de Sienne, peint par le rennais Roulleaux en 1715, est probablement offert par la confrérie du Rosaire qui vient d´être établie par le Père Fournier, dominicain du couvent de Bonne-Nouvelle. L´installation de ce retable pourrait avoir alors entraîné les reprises que l´on constate dans la peinture de la voûte, ayant pour but de transformer le Christ en Dieu le Père bénissant, qui est un thème plus conforme aux habitudes de l´époque classique.
Des transformations importantes, enfin, ont lieu au 19e siècle et pendant un siècle, qui rendent toutes les dispositions précédentes difficilement lisibles. En 1829, on supprime les autels de Sainte-Marguerite et de Saint-Laurent, dont provient peut-être la belle statue en bois du bras nord du transept, supposée le représenter ; en 1840, on détruit la chapelle méridionale, consacrée à saint Jean-Baptiste depuis 1587, pour y faire la sacristie ; une carte postale du début du 20e siècle nous rappelle la disposition du choeur depuis 1845 : deux anges en plâtre de part et d´autre de l´autel, les statues de saint Sébastien, saint Fiacre, saint Joseph et sainte Philomène, placées dans des niches (toutes les six sont déposées en très mauvais état depuis la fin du 20e siècle) ; en 1920-22, le décor monumental de la nef est recouvert d´une peinture en faux appareil blanc et rouge et draperies raides, dominée par une Vierge à l´Enfant sur l´arc triomphal, tandis que deux anges et la colombe du Saint-Esprit prennent place sur la voûte au-dessus du maître-autel : cette disposition du choeur est encore visible sur une photographie de 1970.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière occidentale porte le numéro 00.
Photographe à l'Inventaire