La paroisse d'Andouillé est citée dès 1268 et comprenait deux villages : Andouillé et Neuville. L´église de Neuville, en cours de construction au 15e siècle, a été détruite au début du 19e siècle. La porte principale ainsi qu´une inscription gravée ont été remployées dans la tour actuelle de l´église d'Andouillé en 1834.
La nef de l´église d'Andouillé-Neuville date du 16e siècle et les chapelles nord et sud ont été construites au 18e siècle (1774 pour celle du nord). La chapelle nord, dédiée à saint Lunaire était fréquentée par les pèlerins. La baie est, actuellement obstruée, portait les écussons des seigneurs d'Andouillé et de Neuville. En 1622, la Dame de Magnanne, demeurant au château du même nom, appose ses armoiries à la principale vitre de l´église d'Andouillé, celles du seigneur d'Andouillé se trouvent en dessous. Il existait un banc prohibitif armoiré des armes du dit seigneur. Le mur nord porte encore les traces d´une litre qui était aux armes des seigneurs d'Andouillé.
Il existe peu d´oeuvres datant de la période la plus ancienne de l´église (les fonts baptismaux, le bénitier qui est probablement un ancien fonts et les deux bénitiers de l´entrée sud) mais l´ensemble du mobilier confère à cette église une certaine homogénéité.
Le maître-autel, avec ses statues et ses toiles, est composé d´un retable à ailes, anciennement à miroirs, de belle qualité. Même s´il a subi quelques modifications à la fin du 18e siècle et au cours du 19e siècle, suite au réaménagement de la sacristie au chevet de l´église et au rajout des toiles, il demeure une oeuvre intéressante de l´église. Les deux autres retables latéraux sont plus tardifs mais ont chacun reçu des oeuvres qui permettent de le distinguer. Pour le latéral nord il s´agit d´une statue de la Vierge à l´Enfant (classée aux Monuments Historiques) et de la porte de tabernacle en laiton repoussé représentant la Cène. C´est cette même représentation qu´on retrouve sur la toile du maître-autel. Pour celui du sud c´est la copie (classée M.H.), d´une très bonne facture, d´un tableau disparu de Claude Vignon (17e siècle) et une statue en bois polychrome de saint Armel.
Deux reliquaires en papier découpé et roulé sont à mettre en valeur. Quasi identiques à ceux conservés dans l´église de Saint-Médard-sur-Ille, ils proviennent d´un couvent rennais d´où ils ont été enlevés au moment de la Révolution.
Oeuvre intéressante à signaler, parce que datée et signée, la bannière de procession, représente le Christ en croix et saint Melaine. Datée de 1810, elle est signée Bosseaux.
Pour ce qui est de l´orfèvrerie seule un objet mérite notre attention : il s´agit d´un calice en argent (classé M.H.) fabriqué par le maître orfèvre parisien Guillaume Loir au 2e quart du 18e siècle.
Il est très probable qu´il y avait d´autres mobiliers conservés dans l´église d'Andouillé. Ainsi, Jacques Salbert, dans son ouvrage « Les ateliers de retabliers lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècle », fait référence à un compte fait devant notaire en 1648 qui fait apparaître que le curé d'Andouillé devait 445 livres aux frères Jean et Michel Langlois « pour reste des ouvrages par eulx faicts en l´église d´Andouillé ». Rien ne permet d´affirmer qu´il s´agissait d´un retable.
Enfin, l´église a reçu, en 1942, grâce à des dons, des vitraux réalisés par l´atelier Rault de Renne d´après des dessins du peintre Bach. Ces vitraux complètent la paire de verrières posée en 1884 par l´atelier Lecomte et Colin de Rennes.
Pour terminer, une anecdote rapportée par l´abbé Blot : suite à des vols en 1772, il a été décidé de déplacer la sacristie au chevet de l´église et de la blinder entièrement. Le « blindage » existe toujours puisqu´on peut voir des centaines de clous mis dans le mur intérieur de la sacristie sur une hauteur de 1 mètre environ.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches et le décor sculpté porté par l´architecture. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière orientale (maîtresse-vitre) porte le numéro 0, la verrière occidentale le numéro 00.
Chargée d'études d'Inventaire