L´église paroissiale de Lanrigan donne au premier coup d´oeil une impression d´homogénéité, due essentiellement à son style dépouillé et à son plan à simple nef couverte de bois foncé. A mieux y regarder, ce sentiment est l´oeuvre de l´architecte diocésain Arthur Regnault qui la reconstruisit en 1902. L´unique espace de l´édifice, seulement interrompu par quatre colonnes de granite, est conçu de façon à orienter les regards vers le maître-autel, mis en valeur par l´encadrement de l´arc triomphal. Dans l´allée centrale ont été réunies toutes les dalles funéraires de granite des 16e et 17e siècles au décor en relief impressionnant. Elles sont contenues par deux ensembles de bancs très simples, mais tous identiques, achetés par la fabrique pendant la seconde partie du 19e siècle.
En haut de la nef, on voit en même temps les autels et leur retable à colonnes, sortis tous les trois de l´atelier du menuisier Antoine Tostivint en 1823. L´ensemble du maître-autel, dont le style néoclassique a inspiré l'architecte pour la reconstruction de l'édifice, est composé d´un retable architecturé dont le panneau central comportait en 1825 une copie de la Transfiguration d´après Raphaël et qui fut remplacé en 1902 par une statue en plâtre du Sacré Coeur ; les culots latéraux soutiennent les statues de saint Martin et de saint Louis, achetées vers 1870 et sous lesquelles ont été accrochés deux reliquaires. Tout le soubassement du retable est peint en faux marbre pour s´harmoniser avec les teintes du très bel autel en marbre venant de la chapelle du château de Montmuran, aux Iffs. Les deux ensembles secondaires sont du même style, mais leur retable ne comporte d´une seule travée ; celui du nord est dédié à la Vierge, celui du sud, à sainte Anne, dont les deux statues de plâtre ont été acquises en 1873 et 1875.
Arthur Regnault avait remployé dans le choeur - que l´on ne voit dans son entier qu´au dernier moment - la clôture du 18e siècle, qui y est maintenant déposée, et des panneaux de lambris de la même époque, que l´on a complétés par d´autres panneaux presqu´identiques et deux stalles imposantes. La chaire à prêcher qui sortait du même atelier que les lambris anciens est aujourd´hui déposée dans la chapelle baptismale. Cette dernière, disposée par Regnault dans l´angle nord-ouest, accueillait, outre les fonts baptismaux du 16e ou du 17e siècle, deux dalles funéraires du 13e siècle des seigneurs de Lanrigan. Dans l´angle sud-ouest est installé un confessionnal portant la date 1820.
L´harmonie du lieu est encore accentuée par la série de luminaires en métal doré, portant des cierges, et surtout par les verrières commandées à l´atelier chartrain de Charles Lorin, en 1902 ; leur programme iconographique tiré de scènes de la Bible (Sainte Famille, Christ au mont des Oliviers, Ascension..) ou de « l´histoire de France » (Education de saint Louis, Consécration du pays au Sacré Coeur..) exalte les valeurs de la France catholique et suggère aux fidèles un idéal de vie chrétien.
Quelques oeuvres isolées ont accompagné la nouvelle église, au début du 20e siècle. Une colonne rassemblant les instrument de la Passion du Christ offre tous ces objets à la dévotion des croyants. Un ornement liturgique rose - une couleur que l´on rencontre rarement, puisqu´elle ne peut être utilisée que pour deux dimanches de l´année, en remplacement du violet - est consacré à l´adoration du Saint Sacrement par les anges et déploie son décor peint sur la croix et la colonne de la chasuble et sur les accessoires. Un autre ornement liturgique, ancien, fut alors « restauré » : le tissu de fond, trop usé, fut remplacé et le décor remonté sur un satin blanc ; ce décor essentiellement vegétal, d´une qualité exceptionnelle, rivalise sans peine avec les broderies nommées peintures à l'aiguille qui sortaient au 17e siècle des ateliers des Carmels et pourrait en être issu lui aussi.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches et le décor sculpté porté par l´architecture. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière occidentale le numéro 00.