L´église actuelle de Vezin-le-Coquet date de 1826. L´ancienne église datait du 15e siècle avec des reprises de vestiges romans. Les indulgences accordées aux fidèles (1475, 1617 et 1650) se rendant à l´église de Vezin ont donné naissance à un pardon qui, au 19e siècle, réunissait la haute société rennaise.

On sait, par Paul Banéat qui retranscrit dans son ouvrage « Le département d´Ille-et-Vilaine » une description de 1663 de l´intérieur de l´église, qu´il y avait un jubé, un autel dédié à la Vierge, un autre à saint Nicolas (existence confirmée en 1580 et en 1774), un Christ en croix. Le fichier Bourde de la Rogerie indique qu´en 1761 P.Pidon, sculpteur sur bois fabrique une Vierge moyennant 14 livres (07126). De plus, un siècle auparavant, Jean Drouais, orfèvre rennais, intervenait pour réparation sur une croix de procession en 1623 pour 366 livres (02505). Une litre, déjà un peu effacée, existait. On pouvait voir les armes de Montigné dans la maîtresse vitre et les seigneurs de Chevillé, ayant probablement largement financé les travaux de l´église au 15e siècle, possédaient un enfeu.

Des objets provenant de l´ancienne église il y en a peu : un bénitier de petite dimension, pouvant être daté du 15e siècle, et les fonts baptismaux doubles, actuellement dans le jardin du presbytère, probablement de la même époque. Le beau Christ (très certainement celui signalé dans l´inventaire de 1663), conservé dans le grenier de la sacristie, peut être daté de la fin du 16e siècle, début du 17e siècle. La sculpture du visage fait de ce Christ une oeuvre de qualité en dépit d´un mauvais état général mais non irréversible.

La bannière de procession de la paroisse datée de 1808 a été conservée dans une armoire à bannière de 1784. Faite par Brossaux, brodeur, elle est semblable à une de ses réalisations conservée dans l´église de Andouillé-Neuville. L´église de Vezin possédait d´autres bannières dont Guillotin de Corson fait mention : l´une de damas rouge avec Notre-Dame et 2 écussons d´argent au lion de gueules, armé et lampassé d´or, à la fasce de sables chargée de 3 molettes d´argent (écusson des Le Marec, seigneur de la Martinière, Montbarot et Chevillé, chevalier de l´ordre, gouverneur de Rennes en 1589) et l´autre "party des mêmes armes et d´argent semé d´hermines, à la fasce de gueules chargée d´une fleur de lys d´or" ; Sur l´autre côté, saint Pierre et les mêmes écussons.

L´autre bannière de "damas cramoisi brodé de frange bleue incarnat et jaune représentant le Christ et 3 anges et aux quatre coins quatre écussons de Le Marec ". Sur l´autre côté : " grand écusson timbré d´un casque soutenu par 2 lions d´argent et brodé d´un collier de l´ordre ".

La quasi-totalité du mobilier actuellement conservé dans l´église de Vezin est contemporain de la construction de la nouvelle église, soit 1826.

Le maître-autel a été réalisé d´après les dessins de l´architecte Lagarde, responsable de l´aménagement du choeur. Les retables latéraux ont été réalisés dans la décennie suivante, probablement d´après les dessins de Richelot, l´architecte en charge de la construction des chapelles latérales.

Bien que du 19e siècle les tableaux sont de bonne facture et ils ont le mérite d´être tous datés et signés. La "Crucifixion" de Toussaint Jourjon de 1854 est une oeuvre classique de qualité. La "Vierge au croissant", de 1863 peinte par Félix Roy, est aussi d´une assez bonne facture. Une copie d´un tableau de Ingres faite par un de ses élèves, Le Loup dit l´Epine, est à signaler.

La statuaire est peu représentée dans l´église de Vezin. Les statues en plâtre ont été enlevées à l´exception de celle de saint Pierre installée sur le maître-autel : Jeanne d´Arc, saint Joseph, sainte Anne (1856), la Vierge (1849), saint Jean-Baptiste, saint Samson (1856). Les statues en bois polychrome ne sont pas antérieures au 19e siècle et saint Méen et saint Modéran ont le mérite de représenter une iconographie peu fréquente en Bretagne.

Les verrières de l´église sont révélatrices de la production des vitraux sur un siècle. Les plus anciennes sont de l´atelier rennais Lecomte et Colin (1893). En 1944, une seconde création est faite par l´atelier Rault de Rennes. La composition de ces verrières figuratives est marquée par de nombreux plombs qui permettent l´aplat de nombreuses couleurs. En 1974, une troisième création est faite par l´atelier rennais de Guihard. Moins colorées, les verrières sont géométriques avec un rondel représentant l´un des saints patrons de l´église de Vezin.

Concernant l´orfèvrerie, quelques pièces sont à signaler : une boîte à hostie donnée lors de la bénédiction de la nouvelle église en 1827 à la paroisse de Vezin par Monsieur Dupont-des Loges. Sinon le reste appartient à la production du 19e siècle et du début du 20e siècle à l´exception d´un ciboire daté de 1806 mais provenant probablement de Mayenne.

Plusieurs objets ont disparu de l´église de Vezin-le-Coquet au cours du 20e siècle, en témoigne la carte postale de l´intérieur de l´église datant du début du 20e siècle. Dans le choeur, tout d´abord : les stalles et la balustrade réalisées en 1832 d´après un dessin de l´architecte Lagarde ainsi qu´un harmonium type BONNEL & NEVEU de la fin du 19e siècle. Dans la nef, c´est la chaire à prêcher, de 1840, qui a disparu. Le chemin de croix a, quant à lui, été remplacé plusieurs fois. Les gravures de 1817, recevant en 1850 des cadres faits par Dujardin, ont été remplacées en 1883 par des tableaux (ceux que l´on aperçoit sur la carte postale), remplacés de nouveaux en 1925. Un confessionnal de 1818, dont l´emplacement était dans le bras sud du transept, a lui aussi disparu ainsi que le tableau du retable latéral sud représentant un « Baptême ».