L´ancienne église de Guipel « offrait quelques sablières et tirants sculptés rappelant le 16e siècle » (Guillotin de Corson). Les fonts baptismaux, composés d´une cuve octogonale et d´un déversoir carré taillés dans un seul bloc de granite et décorés de moulures sont contemporains de cet édifice. Deux bas-reliefs portant des armoiries de la famille de la Piguelais ont été remontés dans la nouvelle église à la place de la clé d´arc des portes du transept ; le premier au nord et la dalle funéraire qui sert de seuil à la porte sud, portant les armoiries de la famille de la Piguelais et entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel, ont pu être réalisés à la fin du 16e ou au début du 17e siècle ; celui portant les armoiries d'alliance (porte sud) remonte au milieu du 17e. Une description à grands traits du patrimoine de l´église de Guipel montrerait qu´il est essentiellement dû à trois périodes, les 17e, 18e et 19e siècles, qui, sans exclure d´autres oeuvres intéressantes, mettent en valeur successivement l´orfèvrerie, la statuaire et l´ameublement.
Le 17e siècle est une époque de prospérité pour la paroisse. Le grand Christ en croix conservé dans le choeur peut dater de cette période ; il porte les traces d´un début d´incendie sur le visage et son bras droit a dû être remplacé. En 1641, les prévots commandent une bannière de procession ; il n´en subsiste plus que les scènes du Christ en croix et de la Donation du Rosaire, remontées en 1941-42 sur un nouveau tissu de fond et dont les chairs ont été recouvertes de toile peinte. En 1660 la confrérie du Rosaire est érigée, pour laquelle le recteur fait construire une chapelle au sud du choeur. Les oeuvres d´orfèvrerie retiennent particulièrement l´attention. En 1641, on commande à l´orfèvre rennais Jérôme Le Restif une croix de procession en argent sur âme de bois, ornée, sur la face, des symboles des évangéliste, sur le revers, d´une figurine de saint Martin de Tours - le patron de la paroisse - qu´accompagnent les Docteurs de l´Eglise. En 1656, un orfèvre parisien, peut-être Charles Pothery, fournit un calice orné des Instruments de la Passion et une patène de belle qualité, sur laquelle est reproduite la Déploration du Christ d´après un tableau de Carrache ; en 1681, enfin, un second orfèvre rennais, Jean Grégoire, réalise un ciboire.
Du 18e siècle nous est parvenu un ensemble homogène de statues de bois que devaient porter les trois retables aujourd´hui entièrement disparus. Elles représentent, presque grandeur nature, deux anges, une Vierge à l´Enfant et une Education de la Vierge, saint Martin de Tours et saint Nicolas de Bari, saint Pierre et saint Paul. Elles sont actuellement disposées : les quatre premières sur le retable nord consacré à la Vierge, les deux dernières dans le milieu de la nef, les deux évêque sur le retable sud consacré à saint Joseph. En 1762, la fabrique passe un nouveau marché pour une bannière de procession, appelée la bannière des Trésoriers. Elle s´adresse aux brodeurs rennais Perinne et Jan Leloup, dits Lepinne qui la fabriquent pour 524 livres. Cette bannière est conservée et sur le point d´être restaurée. De cette époque on conserve également une série de chandeliers d´autel en cuivre argentés.
Le début du 19e siècle ne voit guère de changements dans son ameublement si ce n´est le confessionnal acheté vers 1830-40 et installé aujourd´hui dans le bras sud du transept. L´église actuelle, reconstruite entre 1864 et 1872 par l´architecte Tourneux, a été meublée suivant un programme homogène, dont l´exécution a été confiée au menuisier et sculpteur rennais Jean-Julien Hérault, bien connu dans le diocèse pour la qualité de ses oeuvres. En 1866, il fournit l'ensemble du maître-autel, les deux autels secondaires et leur retable, la chaire à prêcher ainsi que les meubles du choeur, stalles, bancs et lambris de demi-revêtement. La même année, Jean-Marie Valentin, un autre sculpteur rennais réalise la statue en terre cuite de saint Joseph pour l´autel sud. Une série de verrières est offerte par différents groupes de paroissiens. Un grand lutrin de fonte, peint faux bois, vient rejoindre cet ensemble de bonne facture.
Parmi les oeuvres du 20e siècle, on peut citer le chemin de croix en plâtre acheté probablement vers 1930, et, plus modestes, un conopée et un pavillon de ciboire sortisde la maison rennaise J. Bienvenue vers 1920, 1930 dont le décor est tout imprégné par le courant régionaliste breton.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière orientale porte le numéro 0.