Les archives conservent les traces de la commande de ce bras reliquaire en 1617 à l´orfèvre rennais Pierre Turot. Le Chanoine Guillotin de Corson, dans son Pouillé historique de l´évêché de Rennes relate les circonstances qui ont présidé à cette commande, celle d´un conflit entre les paroissiens de Saint Melaine et le prieur de Saint-Jean-sur-Vilaine, lequel voulait leur interdire la célébration des offices solennels ainsi que les sacrements de baptême mariage et sépulture qu´il jugeait devoir être réservés à l´église du prieuré-cure. Dans ce contexte litigieux le seigneur local, Jean Brignon sieur de la Fontenelle est dépêché par les paroissiens vers les moines en 1617 pour réclamer une relique qu´il obtient de l´abbé et fait enchâsser dans le présent reliquaire. Il est clair que la détention de cette relique dut jouer un rôle décisif dans la solution du conflit puisque l´évêque vint consacrer l´église en 1622 et lui reconnaître tous les droit afférents à une paroisse
La sobriété de l´objet est propre à l´époque qui, à la différence de la tradition médiévale, représente le bras « au naturel », dépourvu de tout vêtement. La lunette qui enchâsse la relique -l´extrémité d´un os de l´avant bras- est positionnée à son emplacement et en reprend la forme coudée. Dans cette logique c´est l´extérieur de la paume de la main qui est visible et l´orfèvre s´est attaché à rendre avec finesse les doigts et les ongles découpés et rapportés. La connaissance de la date exacte de la commande de cet objet permet de situer précisément la lettre-date portée par le poinçon de communauté autour de l´année 1617.
Photographe à l'Inventaire