Ce ciboire qui porte le poinçon de communauté de Rennes le situant vers 1638, serait l´un des plus anciens exemples connus de Haute Bretagne. Il est vrai que les exemples antérieurs ne sont pas fréquents. La cloche du pied fortement bombée, le noeud piriforme peu évasé, la coupe en demi sphère aplatie et le couvercle uni à ressaut que surmonte une petite croix unie, sont caractéristiques des tous premiers modèles de ciboire qui se déclinent tout au long du siècle, avec une ornementation plus ou moins chargée, de même que les traces de martelé très visibles ainsi que les collerettes plates à godrons larges et étroits alternés qui rappellent les formes de la Renaissance. Un petit galon estampé, à peine visible orne le départ de la cloche du pied, l´estampage du galon ajouré qui orne la bordure, bien maîtrisé, appartient pleinement aux formules en vigueur à l´époque. Un exemplaire angevin, daté de 1634 et conservé sur la commune de Montfaucon, confirme cette datation. L´inscription qui attribue le don de l´objet à la paroisse par son recteur O (livier) Reboulx, ajoute un surcroît d´intérêt puisque l´on sait que ce personnage fut recteur de Mernel de 1609 à 1639, date de son décès. Elle illustre un cas de figure relativement fréquent, celui d´un « mécénat » presbytéral qui montre en outre l´investissement affectif autant que financier d´un prêtre d´origine locale pour sa paroisse à laquelle il lègue un ciboire payé de ses deniers.