Sobre dans son décor, le calice de la Chapelle-Saint-Aubert se signale par sa composition parfaitement équilibrée et la qualité de son exécution.. Au raccord entre la tige et la coupe, un culot découpé en quintefeuille, détail qui transforme en ornement un point fragile pour ce type d´objet, signe un travail soigné. La ciselure nerveuse du noeud en olive à grandes feuilles d´eau lisses juste nervurées par un léger pointillé et détachées sur un fond de feuilles amaties, le tout cerné de traits profonds qui en accentuent le graphisme, renforce le contraste avec la nudité du pied et celle de la coupe et contribue pour beaucoup à l´esthétique de l´objet. L´estampage délicat qui orne d´un galon d´oves la tranche du pied, celui des bagues qui révèle à l´examen rapproché des têtes d´anges ailés, confirment l´oeuvre d´un maître en pleine possession de son art. Le poinçon de communauté de Rennes à l´hermine filiforme, différencié par une petite boucle à l´arrière du cou, ici accompagné de la lettre-date V entre les pattes est à confronter au même poinçon apposé sur le bras-reliquaire de Saint-Melaine avec la lettre T et la date de 1617. Ceci permet d´avancer pour la fabrication de ce calice la date de 1620, par ailleurs parfaitement conforme à son style. Enfin le poinçon de maître en forme de croissant, est l´unique connu de ce genre en Bretagne. La première initiale du poinçon, celle du prénom qui est mal insculpée, permet d´hésiter sur l´attribution de l´objet entre Richard Le Tailleur, natif de Vitré qui travaille à la charnière des 16e et 17e siècles, et son fils François Le Tailleur qui réalise un calice pour l´église Saint-Sauveur de Rennes en 1618.