• enquête thématique régionale, L'orfèvrerie religieuse de Haute Bretagne du Moyen-Age jusqu'au 19e siècle
Calice, patène
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Bretagne - Antrain
  • Commune Saint-Rémy-du-Plain
  • Emplacement dans l'édifice sacristie
  • Dénominations
    calice, patène

Le calice de Saint-Rémy-du-Plain avec ceux de l'hôpital de Dinan, et de Rimou un des rares conservés d'une petite série de quatre ou cinq exemplaires haut bretons du modèle dit "à flammes", à laquelle il faut rattacher ceux de Saint-Ouen-la Rouerie, et des Iffs, disparus suite à des vols au cours du XXe siècle. Conformément à la mode de l'époque et comme sur les croix de procession, les boutons du noeud sont gravés au nom de la paroisse qui curieusement ici transcrit Rémy en Rumy, prenant sans doute en compte la prononciation du gallo, dialecte parlé dans les campagnes en haute Bretagne.

Outre sa qualité d' exécution, ce calice présente le grand intérêt d'avoir conservé sa patène au décor rayonnant assorti. Celle-ci est ornée sur ses deux faces de scènes gravées : à l'extérieur d'un Christ glorieux assis sur le globe terrestre, à l'intérieur d'une Vierge à l' Enfant à côté de laquelle un pied de trois pensées évoque la Sainte Trinité, et chaque fleur, par le nombre de ses pétales, les cinq plaies du Christ. Le diamètre important du pied du calice, celui relativement réduit de la coupe contribuent largement à l'élégance de cette pièce dont la silhouette est parfaitement proportionnée. Le décor de rayons et de flammes se détache sur le pied, le noeud et la fausse coupe sur un fond mati à la bouterolle reconnaissable à son aspect perlé, tout à fait caractéristique des productions du XVIe siècle. Le décor de balustres qui orne la tige et lui confère à la fois l'élancement et la présence plastique nécessaire est original. Il s'agit là d'une création vraisemblablement propre aux orfèvres de haute Bretagne. Cette formule ne semble pas avoir été adoptée par les orfèvres parisiens qui adoptent rapidement une tige cylindrique éventuellement semée de fleur de lys, elle ne l'a pas été non plus par ceux de basse Bretagne qui jusqu'à l'extrême fin du XVIe siècle restent fidèles au principe d'un noeud en forme d'édicule orné d'arcatures, parfois à deux étages. Quant aux créations nantaises elles se rapprochent davantage des modèles parisiens.

Les balustre étirés appliqués contre les arêtes de la tige appartiennent sans conteste au répertoire de la première Renaissance et permettraient de situer cette belle oeuvre dans la première moitié du XVIe siècle, de même que l'emploi du nielle remplissant les lettres gravées sur les boutons du noeud. C'est ce que semble par ailleurs confirmer le poinçon de communauté de Rennes dont la lettre date, un A entre les pattes de l'hermine correspondrait aux alentours de 1535. Au vu du poinçon de maître aux initiales R et T séparées par deux étoiles superposées, celle du dessus étant sensiblement plus petite que l´autre, il est tentant d'envisager l'attribution de l'oeuvre à l'orfèvre rennais Robin Thomerot qui signe parmi les comptes des miseurs de la ville au cours de la première moitié du XVIe siècle et dont le paraphe évoque curieusement une queue de comète. L'attribution de ce bel objet doit conserver la prudence qui s'impose mais il faut rappeler qu'un semblable rapprochement entre les paraphes de certains orfèvres de l'époque gothique ou renaissance et leurs poinçons, a déjà été observé dans les cas d' Alain Maillart et de Rolland Martin.

Calice et patène exécutés par un orfèvre rennais aux initiales R.T, sans doute l'orfèvre Robin Thomerot signalé dans les comptes des miseurs de la ville dans la première moitié du XVIe siècle. La lettre date A qui figure sous le poiçon de poinçon de communauté de Rennes situerait l'objet vers 1535.

Fausse coupe et dessus du pied ornés de rayons. Mati à la bouterolle dans les fonds. Pied à huit lobes en accolade. Tige ornée de balustres. Assemblages par soudures et emboîtement.Traces de nielle dans les boutons du noeud.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Structures
    • pied, polylobé
  • Matériaux
    • argent, repoussé, ciselé, fonte au sable à découvert, niellé, doré
  • Précision dimensions

    h = 26 ; d = 20 ; d = 11. Calice : h = 26 ; pds = 650 ; calice (pied) : d = 20 ; calice (coupe) : d = 11 ; patène : d = 18.

  • Iconographies
    • à rinceaux, à rayon, à flamme, Calvaire, Vierge à l'Enfant, Christ
  • Précision représentations

    Tige ornée de balustres. Pied et fausse coupe à flammes et rayons. Calice : calvaire sur le pied. Patène : Vierge à l' Enfant (intérieur), Christ (extérieur).

  • Inscriptions & marques
    • poinçon de maître
    • poinçon de communauté
    • inscription concernant le destinataire
  • Précision inscriptions

    Poinçons (sur la coupe, le pied et la patène) : initiales R et T dans un rectangle, séparées par deux étoiles, maître Robin Thomerot (?) ; communauté de Rennes, vers 1535-1540, hermine passante, lettre R au dessus, lettre A au dessous ; inscription sur les huit boutons du noeud : DE* LA* PA* ROI* SE* S*RV* MI*.

  • État de conservation
    • manque
  • Précision état de conservation

    Email des boutons disparu.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1907/05/11
  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 1977; Date(s) de rédaction : 1990