Ce calice, dont la fausse-coupe et le pied sont ornés des emblèmes de la Passion, en alternance avec des têtes d´angelots, correspond au modèle « riche » courant dans la deuxième moitié du 17e siècle. Ici le sommet de la fausse-coupe est arrêté nettement et surligné d´une frise de palmettes alternant avec des fers de lance. Sur la coupe, se retrouvent associés, comme sur le calice de Saint-Coulomb, les poinçons de deux orfèvres. Le premier, à gauche, est celui de l´orfèvre rennais Nicolas Boullemer, identifiable sans hésitation bien que mal insculpé, par ses trois points en partie basse et ses rameaux entrecroisés. Le second poinçon, à droite n´est autre que celui de l´orfèvre morlaisien Jean Oriot du Runiou, dont le poinçon n´apparaît jamais seul mais toujours accompagné de celui d´un autre orfèvre. Ainsi, en tenant compte des pièces de basse Bretagne, des calices de Saint-Coulomb et de Cardroc, c´est plus d´une dizaine de cas recensés de cette pratique curieuse qui ont été observés. A chaque fois l´absence de tout autre poinçon sur les objets que celui des deux orfèvres semble correspondre à une manoeuvre pour échapper au contrôle de la marque. Une inscription en partie effacée est gravée sous la bâte du pied. Ce qui subsiste permet d´y lire à côté de la syllabe finale d´un nom terminant par an, l´abréviation R.r employée pour désigner un recteur, la date de 1669 et le prix d´achat du calice que traduit l´expression « vaut 187 » (livres).