Ce beau calice illustre parfaitement l´originalité et la qualité de la production vitréenne au XVIIIe siècle. Le modèle, riche, à pied ciselé et fausse coupe, est précisément daté par le poinçon de communauté de Vitré que sa lettre-date, un B couronné accosté d´une hermine, situe entre 1729 et 1731. Le décor ciselé sur le dessus du pied est à comparer avec celui du calice de Paule exécuté seulement deux ans plus tard par Jacques Buchet. Le dessin général, d´un modèle commun correspond clairement à une diffusion des modèle par le biais de dessins. Ici le traitement est sensiblement plus élégant et reprend de façon plus fidèle le répertoire régence à appliques, fonds quadrillés, coquilles, fleurons et pistils. Sur la bordure du pied, les bagues de la tige ainsi que le noeud ovoïde, une alternance de feuilles stylisées et de godrons sont également caractéristiques de l´époque. Le principe d´une fausse coupe au décor repercé est relativement nouveau et l´iconographie de la grappe de raisin l´est tout autant.
La belle qualité d´exécution explique ici qu´un orfèvre de Vitré ait pu affronter la concurrence de ses confrères du Maine et de L´Anjou, tout naturellement amenés à répondre aux commandes locales. La patène, très simple comme c´est presque toujours le cas au XVIIIe siècle est une pièce de réassortiment commandée un ou deux ans après à Jean-Louis Laffon, autre maître vitréen.