Dans la grande fenêtre du chœur, l'atelier Hucher, du Mans, réinvente, en 1900, la verrière légendaire à registre unique et grands décors d'architectures néo-gothiques. Y prennent place trois scènes de la légende du saint éponyme : Gilles enfant, fils de princes, fait l'aumône aux pauvres ; devenu moine, il délivre un possédé du démon ; lors d'une chasse royale, il reçoit la flèche destinée à la biche qui se réfugie auprès de lui ; le réseau glorifie les Apôtres, les Évangélistes et les patrons des églises et chapelles périphériques de la paroisse : entre autres, les saints Michel, Madeleine, Vincent, Yves.

L'œuvre, qui se distingue par la qualité du dessin, l'art de dégager les plans, l'utilisation d'une palette contrastée, retient encore l'intérêt par son éclectisme : les somptueux costumes, très "Troubadours", voisinent avec des feuillages discrètement Art Nouveau ; sur le plan technique, l'utilisation de couleurs distinctes pour les visages des hommes et ceux des femmes reprend une pratique courante au tournant des 15e et 16e siècles et les nimbes bleus à perlés gravés, se veulent, sans doute, une référence aux usages des écoles tourangelle et troyenne de la même période.

(D. Moirez-Dufief)