René Drouais ou Drouet, maître orfèvre rennais est signalé en activité autour de 1650, et cité en 1659 comme prévôt de la confrérie. Bien que l´on ne connaisse pas son poinçon, il semble que celui aux initiales R et D séparées par une hermine et surmonté d´une couronne ouverte puisse lui correspondre. Par rapport au ciboire de Mernel, appartenant aux collections du Musée de Bretagne, qui date des environs de 1638, celui-ci, une vingtaine d´années plus tard, adopte un noeud piriforme évasé qui se démarque plus franchement de celui d´un calice. Le dessus du pied aussi est moins bombé, tandis que la bordure estampée prend davantage d´importance et le couvercle, également moins développé en hauteur est orné à son sommet d'une rosace de feuillages qui sert d´assise à la croix. L´inscription gravée sous le pied, qui précise l´appartenance du ciboire à la fabrique de la paroisse, date précisément l´objet et en livre le prix, de 67 livres et 10 sols, en tenant compte de la fourniture assez fréquente de « vieil argent ». Sans doute destinée ici, comme souvent, à éviter toute contestation sur la propriété de l´objet en cas de changement de recteur, elle montre bien aussi l´important investissement que représente alors l´achat d´un ciboire pour une petite paroisse rurale. Cette précaution n´a pas empêché le « détournement » ancien de l´objet de son lieu d´affectation d´origine.