Joseph d’Arimathie faisait partie du Sanhédrin, une assemblée de sages qui interprétaient la loi juive à Jérusalem. Un personnage haut en couleur donc, comme veut le montrer le sculpteur à travers le costume dont il le pare, notamment le turban délicatement drapé. D’après une légende tardive du 12e siècle, il aurait évangélisé la Grande Bretagne, ce qui pourrait expliquer la présence du livre qu’il tient à la main et qui est d’habitude réservé aux seuls apôtres.
Certains détails suggèrent que cette statue sort du même atelier que celle de saint Dominique de Guzman, au 16e siècle : les plis secs, à arête aigüe, les tissus cassés sur les coups de pied, le rendu des souliers, quelques ressemblances anatomiques (mains, nez, fronts…). Malgré une certaine raideur qu’accentuent la position frontale et la mélancolie des regards, on ne peut rester insensible au soin apporté aux détails des costumes, aux boucles des coiffures ou des barbes.
(M. -D. Menant)