• enquête thématique régionale, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage en Bretagne
Statue : Notre-Dame du Roncier, basilique Notre-Dame-du-Roncier, Josselin, Église paroissiale, dite basilique Notre-Dame-du-Roncier (Josselin)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Josselin
  • Adresse rue Olivier de Clisson
  • Dénominations
    statue de procession
  • Appellations
    Notre-Dame du Roncier

Selon la légende, la statue miraculeuse de Notre-Dame du Roncier est découverte au IXe siècle par un laboureur dans un buisson de ronces. Un oratoire est construit à cet emplacement pour l'abriter, modifié au cours des siècles pour devenir l’église actuelle. La statue, qui suscite un pèlerinage suivi depuis le Moyen Âge, est brûlée pendant la période révolutionnaire et une nouvelle statue est réalisée à la reprise du culte pour la remplacer. Un fragment de l’ancienne statue, sauvé des flammes par une paroissienne, est enchâssé à l’intérieur de la nouvelle, assurant ainsi la continuité de la dévotion à Notre-Dame du Roncier.

Cette Vierge s’inscrit dans la tradition européenne des statues de Vierge habillées, attestée depuis le Moyen Âge mais en déclin depuis le Concile de Vatican II (terminé en 1962) qui prône la sobriété des images. Comme c’est généralement le cas pour ces Vierges, seule la tête est exécutée avec détail et polychromée. Le reste du corps, qui n’est pas destiné à être vu sans habit, est seulement dégrossi, ce qui facilite l’habillage. Une estampe de l’époque moderne représentant Notre-Dame du Roncier atteste que la statue brûlée à la Révolution était également habillée et couronnée.

Les parures de la Vierge Notre-Dame du Roncier sont très importantes d'un point de vue cultuel ; elles participent pour les fidèles à la "mise en présence" du divin à travers la statue, en lui donnant une illusion de vie. Les vêtements, le plus souvent confectionnés et offerts par des paroissiennes, masquent la forme du corps de la Vierge et lui donnent un aspect sacerdotal, proche de l'apparence des ecclésiastiques. L’église conserve également plusieurs couronnes, offertes par les membres de la paroisse ou achetées grâce aux dons des pèlerins. Plusieurs sont conservées dans la basilique. Elles ne sont pas toutes documentées mais on sait que celle du couronnement a été offerte par Madame du Noday. La statue de Notre-Dame du Roncier a été couronnée canoniquement le 8 septembre 1868 par Mgr Bécel, évêque de Vannes. A partir de cette date, le pardon dédié à Notre-Dame du Roncier qui avait lieu jusqu’ici le lundi de la Pentecôte est célébré le 8 septembre, pour commémorer cet événement. A cette occasion notamment, la statue est revêtue d’une robe et d’une couronne spécifiques puis est portée en procession à travers la ville, depuis la basilique jusqu’à l’église Saint-Martin.

La statue est réalisée après la destruction de l'ancienne à la Révolution et permet de revitaliser le pèlerinage au XIXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle

Le visage de la Vierge est détaillé et polychromé tandis que le reste du corps est seulement équarri. La statue est revêtue d’un costume, d’un voile et porte une couronne. Le costume est de forme trapézoïdale et de couleurs blanche et or. Il se compose d’une robe, d’un manteau et d’une sorte de chaperon de chape qui couvre les épaules et qui rappelle la vêture des papes. Sur la robe et le chaperon de chape sont brodés des motifs d’étoiles ; sur le voile se retrouvent des motifs de fleurs de lys stylisés, et de fleurs et feuilles de ronces.

  • Catégories
    sculpture
  • Matériaux
    • bois, décor en ronde bosse, peint, polychrome
    • matériau textile
  • Iconographies
    • VIERGE
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • ALBERT-LLORCA, Marlène et CIAMBELLI, Patrizia, « chapitre 5 : Les parures de la Vierge », Parures des femmes, parures des Vierges, rapport de recherche, mission du Patrimoine ethnologique, 1995, p. 121-145.

  • ALBERT-LLORCA, Marlène. « Des Vierges vêtues comme des femmes ? », Destins d’étoffes : Usages, ravaudages et réemplois des textiles sacrés (XIVe - XXe siècle). Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2006, p. 79-88.

    Consultable en ligne : https://books.openedition.org/pumi/36081?lang=fr

  • DURAND Maximilien (dir.), Icône de mode, Lyon, EMCE, 2011

Périodiques

  • ALBERT-LLORCA, Marlène. « Les statues habillées dans le catholicisme : entre histoire de l’art, histoire religieuse et anthropologie », Archives de sciences sociales des religions, n°164, 2013, p. 11-23.

  • "Le couronnement de Notre-Dame du Roncier", Eglise de Vannes. Vannes, 1968.

    Archives départementales du Morbihan : K 2705
    6 sep. 1968, n°225, p. 495-496
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022