Une sculpture de Marie-Thérèse Pinto constitue la décoration au titre du 1% artistique de l'EREA Les Pins.

La bienveillance particulière des inspecteurs de la création artistique

L'architecte Yves Guillou avait dans un premier temps proposé deux sculptures, confiées à deux artistes, Marie-Thérèse Pinto et Claudine Henry, pour décorer l’École nationale de perfectionnement. Il avait déjà proposé la première pour la décoration du collège d'enseignement général de Moncontour (35)1 et la seconde, pour celles des CET d'Auray et Lanester. La commission nationale chargée de l'étude des projets de décoration dans les édifices publics, réuni le 28 avril 1971, a suivi l'avis du rapporteur Maurice Allemand qui jugeait assez négativement les maquettes présentées. Concernant les deux projets de sculpture de Mme Pinto, l'inspecteur principal de la création artistique estimait :

"Malgré le talent, que nous connaissons, de Madame Pinto, je pense qu'elle s'est fourvoyée - et l'architecte avec elle - en présentant les sculptures figuratives très simplifiées dans l'interprétation, dont nous avons les maquettes. J'estime qu'une bonne composition, soit franchement réaliste, soit abstraite, conviendrait bien mieux. L'artiste est très capable de faire une œuvre abstraite harmonieuse".

Claudine Henry ne bénéficie pas tout à fait de la même bienveillance. Sa maquette pour un "signal" en béton de 2,5 m est jugée très sévèrement : "vraiment très pauvre, mais ce n'est pas de l'"arte povera" au bon sens de l'expression", même si M. Allemand ajoute que "l'artiste a déjà des réalisations sympathiques".

La commission invite, in fine, : "(...) l'architecte à regrouper les crédits [32813 F, NDA] sur le projet de Mme Pinto et à reporter le projet de Mlle Henry sur l’École nationale de Perfectionnement de Quimper".

Le même rapporteur pousse la bienveillance à un degré rarement constaté. Il relate, dans son rapport du 21 mai 1971, qu'il s'est rendu, avec sa collègue Mlle Grynpas, dans l'atelier de Marie-Thérèse Pinto et qu'il y ont : "trouvé une petite sculpture en bronze, conçu dans le même esprit que d'autres œuvres d'elle que nous connaissons déjà, et qui nous a paru être une maquette toute trouvée pour le projet de Ploemeur.

C'est une œuvre toute en hauteur, ce qui est préférable pour l'espace très restreint du patio auquel l'architecte la destine. Elle serait réalisée en pierre de Chauvigny, aurait 1,60 à 1,70 m de haut et serait placée sur un socle, de la même pierre et ayant 40 cm de haut.

En accord avec Mlle Grympas, je donne un avis tout à fait favorable à la réalisation de l’œuvre dans les conditions indiquées."

Cette sculpture, réalisée en 1972, intitulée "Le Toit du monde, décore toujours l'EREA. Elle a été placée, pour des raisons que l'on ignore, sur une pelouse, devant l'angle formé par le bâtiment de l'administration et celui de l'externat. Cet emplacement ne correspond pas à celui qu'avaient envisagé les inspecteurs qui ont choisi la maquette.

(1 La sculpture du collège de Moncontour se nomme La Druidesse. Elle a été agréée par la commission nationale, le 4 octobre 1967.)