Les moulins à vents observés et disparus occupent globalement la totalité du territoire de la commune avec une concentration plus importante à l’ouest, autour de Lescoff. Ils sont dressés sur des hauteurs, la plupart du temps à l’écart des habitations. Certains étaient accompagnés de la maison du meunier ainsi que de quelques dépendances agricoles (Moulin Carn, Kerledec et Kerherneau), mais la majorité d’entre eux est isolée, les meuniers habitant le village voisin.
Le moulin à eau de Saoutenet se trouvait quant à lui sur le bord de la falaise au sud du village du même nom.
Les moulins à vent :
Compte tenu du faible nombre de moulins recensés sur la commune et du peu de photographies anciennes collectées (un moulin à Lescoff au début du 20e siècle), la description sera en partie basée sur les ouvrages observés sur les communes voisines de Cleden-Cap-Sizun et Primelin.
Les moulins à vent de Plogoff sont du type « moulin à tour en pierre » que l’on retrouve partout sur les zones littorales du Finistère. Ils ont un seul étage et sont plutôt bas. Le vent étant omniprésent, on n’a donc pas besoin de le chercher en hauteur. Le toit, posé sur le fût, est tournant (bois sur bois avec beaucoup de graisse de cochon). Une « queue » en chêne (lostenn) un peu courbée est aménagée de l’autre côté des ailes. Quelques personnes, un âne ou même encore un cabestan peuvent manœuvrer cette queue afin d’orienter les ailes face au vent. Pour aider, on pouvait observer autour des moulins des pierres plantées dans le sol permettant de prendre un bon appui.
Les ailes sont au nombre de quatre. Voici comment Christian Pelras les décrit en 1963 : « Les ailes avaient la forme d’échelles doubles sur lesquelles étaient tendues des voiles passant alternativement entre les « échelons ». On les déroulait de l’extrémité vers le centre, et pour ce faire, le meunier devait grimper sur les ailes comme un gabier dans sa masure. »
Les moulins observés à Kerlaer, Le Rhun et Landrer, tout comme la photographie ancienne du moulin de Lescoff, montrent des murs appareillés en moellons de granite. Rien n’exclut cependant la pierre de taille régulièrement employée sur les moulins des communes voisines. Deux portes y sont aménagées en fonction des vents dominants : l’une au sud-ouest et l’autre au nord-ouest (approximativement) de façon à ce qu’au moins l’une des deux soit accessible.
Une fenêtre est systématiquement ouverte à l’étage au sud pour plus de lumière. Cette fenêtre était aussi utilisée pour l’entretien des ailes du moulin. D’autres fenêtres, plus petites, sont également visibles à d’autres endroits du fût aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage, notamment un jour pour éclairer l’escalier.
En ce qui concerne les matériaux du toit, les bardeaux de châtaignier ont remplacé le chaume. L’utilisation d’ardoises est assez rare à cause des vibrations produites par le mécanisme en action. Pourtant, la seule toiture observée (Kerlaer) est en ardoise. Mais il s’agit ici d’un moulin remanié en résidence secondaire.
L’intérieur des moulins non-remaniés observés dans les communes voisines est aménagé de la même manière : un escalier en pierre sous lequel est aménagée une niche pour poser la couche du meunier, une cheminée lui faisant face et de nombreuses petites niches murales. La fumée de la cheminée s’échappe par un petit trou rectangulaire aménagé dans la maçonnerie à mi-hauteur du fût.
Les moulins à eau :
Le moulin de Saoutenet se trouve en bord de falaise comme le moulin à eau signalé à Porzan. Il est composé d’un bassin de rétention et de deux bâtiments successifs abritant chacun une meule ; principe observé aussi à Keriolet en Beuzec-Cap-Sizun).
Chacun des deux moulins fonctionnait très probablement à l’aide d’une roue à aube horizontale (appelée aussi roue à pirouette) située en dessous de la meule. Ils étaient donc construits au-dessus d’une sorte de tunnel où l’eau, en dévalant plusieurs cascades successives, venait actionner la roue. Le seul vestige encore visible se trouve être le canal aménagé dans le mur nord du premier moulin permettant sa mise en eau.
Alors que la plupart des autres moulins à eau observés sur le territoire se trouvent dans des petites fermes où ils occupent une place parmi les bâtiments agricoles, celui-ci est isolé loin de son propriétaire, agriculteur au village de Kerudavel (en 1837) situé à un kilomètre environ au nord-ouest.
Chargée d'études à l'Inventaire