En plus des croix associées à un édifice religieux (chapelle, église ou cimetière), il existe à Plogoff plusieurs croix de chemin. Certaines d’entre elles marquent un carrefour : Trogor, Penneac’h, Kerherneau, tandis que d’autres jalonnent une voix menant vers une chapelle : Toramur, Lescoff. Mais l’emplacement actuel des croix de la commune n’est pas toujours celui d’origine. Les croix de Kervergar et celle de l’enclos de l’église ont par exemple été déplacées.
L’usage veut que les bras de la croix soient orientés nord-sud, avec un Christ (quand il est représenté) regardant vers l’ouest. Plus de la moitié des croix de la commune (neuf d’entre elles) respectent cette règle aujourd’hui. Dans les autres cas, à la suite d’un déplacement ou d’une restauration, on a préféré orienter la croix de façon à ce qu’elle soit face aux passants qui empruntent la route. Ainsi les croix de l’église, de Kerveur et de Toramur sont orientées soit au nord, soit au sud, et les croix de Kervergar et du cimetière regardent vers le sud-est.
Dans la majorité des cas, les croix monumentales de Plogoff sont en grand appareil de granite et reposent sur un socle cubique précédé d’un emmarchement carré parfois imposant (Kerledec, Saint-Yves et Lescoff ouest). Précisons que la croix du cimetière ainsi que le croisillon de Penneac’h sont en kersantite.
Les croix les plus anciennes de la commune (16e et 17e) sont monolithes et privées de représentation humaine (Kerveur, église, Kerherneau et Lescoff ouest). D’aspect frustre et irrégulier, la petite croix de Kerveur est unique en son genre, contrairement aux trois autres qui semblent appartenir à la même série. Caractérisé par un croisillon formé de quatre branches curvilignes et d’une cavité centrale losangée, ce modèle n’a été observé nulle part ailleurs dans le Cap-Sizun.
Les autres croix de la commune portent pour la plupart, au sommet de leur long fût à pans, un Christ en croix côté avers et une Vierge, voilée ou à l’Enfant, côté revers.
Notons que les vestiges d’un Christ en croix ont été repérés en 1977 dans le mur d’une ferme de Kervergar. D’après les enquêteurs de l’Inventaire général, ce Christ peut appartenir à la croix de Kervergar dont seul le fut subsiste aujourd’hui.
Chargée d'études à l'Inventaire