• inventaire topographique
  • inventaire topographique, Audierne
Le patrimoine industriel d'Audierne
Auteur
  • Henrard Roger
    Henrard Roger

    Roger Henrard (10 février 1900-26 juin 1975) a été pilote de tourisme après la Seconde Guerre mondiale. Il est devenu le directeur des établissements Jules Richard situés à Paris (21 rue Carducci dans le 19e arrondissement) qui fabriquaient des appareils enregistreurs pour la météo et des appareils photographiques stéréoscopiques.

    La société d'exploitation de la photographie aérienne Roger Henrard lui a succédé (ses bureaux étaient situés à Saint Maur-des-Fossés dans le département du Val-de-Marne et ses laboratoires à Le Ban-Saint-Martin en Moselle). Elle commercialisait les photographies aériennes réalisées par Roger Henrard à l'aide d'un "Altiphote" Richard-Labrély installé à bord de son avion.

    Après la mort du pilote, la société, par l'intermédiaire de sa gérante, Madame Genetel, a revendu une partie des clichés (négatifs et épreuves) à de nombreux services d'archives de communes et de départements que Roger Henrard avait survolés.

    Achetée en 1979 à la société d'exploitation de la photographie aérienne "Roger Henrard" de Saint-Maur, la collection Roger Henrard se constitue d'un ensemble de 464 clichés photographiques (noir et blanc et couleur). Elle représente des vues prises entre 1948 et 1972 pour un ensemble de 68 communes du département des Côtes-d'Armor (de Belle-Isle-en-Terre à Yffiniac). L'intérêt de ces photographies réside dans le fait que la vue aérienne n'est pas verticale mais oblique et qu'elle ne cherche pas à embrasser un trop grand secteur mais seulement des quartiers ou des sites particuliers : des cartes postales modernes en quelques sorte et qui sont infiniment précises pour l'histoire de l'habitat et l'étude du paysage.

    La classement et la description des 464 clichés photographiques a permis la rédaction d'un répertoire numérique (26 Fi). Les clichés photographiques sont classés selon l'ordre alphabétique des 68 communes représentées. Chaque tirage photographique est doté d'un numéro d'épreuve et d'une cote précise (de 26 Fi 1 à 26 Fi 464).

    (Texte de présentation de la collection photographique Roger Henrard par les Archives départementales des Côtes-d'Armor).

    Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Copyright
  • (c) Musée de Bretagne

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    usine, conserverie, vivier, usine de produits chimiques, filature
  • Aires d'études
    Cap Sizun
  • Adresse
    • Commune : Audierne
      Cadastre :

Etroitement liée aux produits issus de la mer et de la pêche, l’activité industrielle fut florissante à Audierne de la fin du 19e siècle à la deuxième moitié du 20e siècle. 12 conserveries, une usine de produits chimiques issus des cendres d’algues, un vivier de crustacé aux capacités de stockage très importantes et une fileterie y ont en effet été recensées (la plupart totalement détruits en 2022). Notons qu’une fabrique de glace pour les bateaux de pêche a également été signalée rue du 14 Juillet et une seconde évoquée par les enquêteurs de l’Inventaire Général rue Lamartine en 1980. Aucun témoignage ou document consulté en 2022 n’a cependant permis de confirmer cette dernière information.

Au vu de l’importance du phénomène et de l’existence de plusieurs photographies d’archive, il a été décidé de consacrer au sujet un dossier collectif, malgré le peu de vestiges visibles à la date de l’enquête.

Trois établissements industriels font l’objet d’un dossier individuel : les conserveries DELORY et PIERRE ainsi que les « grands viviers d’Audierne ».

Si le pressage de la sardine se pratique largement à Audierne depuis vraisemblablement la seconde moitié du 18e siècle, c’est la conserve à l’huile qui marquera le plus fortement le paysage industriel de la commune.

La première conserverie de sardines (ou « friture ») est implantée au-dessus de la grève des Capucins en 1872 par les frères PELLIER originaires du Mans. Quelques années plus tard, d´autres industriels leur emboîtent le pas. Ainsi, huit établissements voient le jour sur la commune entre 1878 et 1880 principalement sur les actuels quai Jacques de Thézac et rues du môle et Kerguelen, non loin du Raoulic.

C’est à cette même époque (1879) que fut fondée par les frères De Lecluse l’usine du Stum, au fond de l’anse du même nom au nord du pont sur le Goyen. Cette usine de fabrication de produit chimiques est spécialisée dans l’extraction d’iode, de soude et d’engrais provenant des cendres d’algues récoltées et brulées sur le littoral par les goémoniers.

En 1903, malgré une importante crise de la sardine, une dernière conserverie ouvre ses portes au croisement des actuelles rues Jean-Jacques Rousseau et Concordet, isolée sur la « montagne d’Audierne ». Cette dernière est encore connue aujourd’hui sous le nom de COOP. A cette date, 12 conserveries se dressent sur la rive droite du Goyen, la plupart gérée par de grands noms de la conserverie française : En plus des manceaux PELLIER déjà cités, apparaissent les nantais CHANCERELLE, TERTRAIS, LEVESQUE et SAUPIQUET, les bordelais DANICOLLE et GAUDIN ainsi que le négociant lorientais OUIZILLE.

A cette époque, chacune des conserveries emploient entre 55 et 150 ouvriers, des femmes dans une grande majorité.

Les années qui suivent voient une difficulté toujours croissante d’approvisionnement en matière première qui oblige les conserveurs à s’adapter quand ils ne ferment pas temporairement leur usine (5 conserveries ne fonctionnent pas l’année 1910). Certains travaillent le thon, le maquereau et le sprat ou plus rarement les légumes tout en réduisant le coût de production. On assiste également à de nombreuses reprises - principalement par des propriétaires déjà implantés à d’autres endroits de la côte - mais aussi à des faillites. Ainsi, dans l’entre deux guerre, Audierne a déjà perdu la moitié de ses conserveries.

La pêche se diversifie avec des espèces traquées telles que le homard et la langouste longtemps considérée comme une activité d’appoint sans grande importance. Pourtant les bons résultats de cette pêche justifient une augmentation du nombre de bateaux lui étant destinés et en 1934, année exceptionnelle, les pêcheurs capistes débarquent au port d’Audierne 83 tonnes de homards, 260 tonnes de langoustes et 563 tonnes de crabes. Plusieurs mareyeurs œuvrent à l’époque sur le port dont l’établissement LE GALL – DAGORN qui possèdent le vivier de Pors Tarz à Primelin depuis les premières années du 20e siècle, mais cet apport massif de crustacés demande une capacité de stockage plus importante. C’est dans ce contexte que le belge DE STOOP construit en 1947 les « grands viviers d’Audierne » près du môle du Raoulic.

Parallèlement à l’essor des crustacés, l’industrie des conserveries de poisson décline. Ainsi, entre 1949 et 1955, quatre autres établissements ferment définitivement leurs portes : DELORY, PIERRE, LA PETITE BRETONNE et LE BOUR. C’est également à la date de 1954 que l’usine du Stum cesse son activité.

Seules deux usines fonctionnent dans les années qui suivent : la conserverie QUEINNEC (ancienne usine des frères PELLIER) qui ferme le 31 décembre 1966 et l’usine COOP, sur la « montagne », qui sera la dernière en activité jusqu’en 1980.

En 1985, alors que le mareyeur LE GALL – DAGORN - qui a racheté entre temps les « grands viviers » - revend l’entreprise familiale, l’établissement a une capacité de stockage de crustacés de 60 tonnes dans le Cap-Sizun : 40 à Audierne et 20 à Pors Tarz. Les 300 tonnes de homards et de langoustes exportés par an dans le monde entier fait de l’entreprise le premier exportateur de crustacés de Bretagne. L’établissement, repris par la suite, est toujours en activité en 2022.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle

Hormis la fileterie PIERRE qui se dressait dans les terres, au nord-ouest de la commune historique d’Audierne, les autres usines de la commune se sont implantées le long de l’embouchure du Goyen. L’usine de produits chimiques du Stum est la seule qui se situait en amont du pont.

Les conserveries se trouvaient principalement à deux endroits : au niveau du quartier du « Poul » et au sud de la rue du Môle. Elles étaient implantées au plus près des cales aménagées par les usiniers eux-mêmes à proximité de leurs établissements car le poisson devait être traité immédiatement après chaque retour de marée. Le vivier en béton bâti en 1947, toujours en élévation et fonctionnel aujourd’hui, se trouve également près de l’eau, entre le chemin de halage et la rue du môle.

Contrairement aux cales dont certaines sont toujours visibles, les bâtiments industriels ont pratiquement tous disparus. L’hôtel du Goyen a pris la place de l’usine BEZIER, les conserveries du Poul ont été rasées et remplacées par des complexes résidentiels modernes et les usines de la rue du môle par une résidence de vacances. Seules subsistent les ailes nord et ouest, remaniées, de l’ancienne usine PIERRE devenus, en 2002, les bureaux des viviers d’Audierne.

  • Toits
    ardoise
  • Murs
    • granite moellon
    • béton
    • bois
  • Décompte des œuvres
    • repérés 16
    • étudiés 3

Bibliographie

  • Jean-Jacques Doaré, Plouhinec autrefois. Tranches de vie d'une commune du Finistère. Tome 1. Ed AS3P, 2012

    Collection particulière

Annexes

  • Enquêtes de 1977-1978, 1980-1984
Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1984, 2022