Situé au sud de la presqu’ile du Cap-Sizun, à l’ouest de l’embouchure du Goyen, le territoire de la commune nouvelle d’Audierne revêt un caractère à la fois rural et maritime ; il couvre une superficie d’environ 1830 hectares et comptait au dernier recensement 3757 habitants (5749 habitants en 1968). La découverte de dolmens, d’allées couvertes et de plusieurs tumuli y signale une présence humaine dès le néolithique et à l’âge de bronze.
La commune historique d’Audierne était sous l’ancien régime une trêve de la commune historique d’Esquibien. Liée à l'ancien évêché de Cornouaille, la paroisse d’Esquibien est attestée dès l´époque médiévale, période dominée en grande partie par l´autorité féodale des seigneurs de Lezurec en Primelin.
Faisant partie de la communauté de communes Cap-Sizun Pointe du Raz, la commune nouvelle est composée de deux parties géographiques nettement distinctes : le nord aux sols plus propices aux cultures et à l´élevage accueille les grands villages agricoles comme Troloan, Tromao ou Kerneyen, alors que le sud, à dominante de landes qui s’étendent en faible pente jusqu’aux falaises de la baie d’Audierne, accueille les villages de Lervily, du Créac’h ou Landrevet ou les habitations de pêcheurs sont plus nombreuses. Le port d’Audierne occupe la partie sud-est de la commune nouvelle. Celui-ci, établi sur la rive ouest de l’embouchure du Goyen a été bâti au pied des collines du Roz et de Keridreuff.
Les 16e et 17e siècles voient à Audierne, Esquibien et dans tout le territoire une ère de grande prospérité où l’industrie des pêcheries, des sècheries et de la navigation était florissante. Celle-ci influe sur l´architecture religieuse dont un élément emblématique s’observe toujours aujourd’hui sur les murs extérieurs de l’église paroissiale Saint-Raymond de la commune historique d’Audierne : les « vaisseaux de pierre ». Ces bas-reliefs représentant des bateaux de pêche ont été, selon Daniel Bernard, sculptés par les marins eux-mêmes « pour bien marquer la part qui leur revenait dans ces bâtisses élevées de leurs deniers ». De grandes maisons en pierre de taille d’anciens armateurs ou riches marchands élevées dans la ville d’Audierne témoignent également de cette prospérité.
Le 19e siècle a vu à Audierne et Esquibien un renouvellement profond et exceptionnellement homogène de l’habitat rural qui a généré un type de bâti et de mobilier aux caractéristiques locales très prononcées aussi bien sur le logis que sur les dépendances agricoles. Très bien préservé, l’habitat traditionnel, ainsi que le nombre important d’édifices religieux, de croix, de lavoirs et de fontaines, les traces des activités liées à la mer telles que les ports et les éléments liés à la récolte du goémon, font de la commune nouvelle d’Audierne un territoire patrimonial important.
Le tourisme, présent depuis longtemps sur le territoire, s´y est fortement développé ces dernières années.
L’ENQUÊTE :
La commune historique d’Audierne fusionne avec la commune historique d’Esquibien le 1er janvier 2016, formant ainsi la commune nouvelle d’Audierne. L’enquête d’inventaire de 2019-2020 a pris en compte cette fusion dans son arborescence mais précise, pour chaque ouvrage étudié, son appartenance à l’une ou l’autre commune historique.
L´inventaire topographique du patrimoine architectural de la commune nouvelle d’Audierne a été réalisé entre mai 2019 et décembre 2019 et s’appuie sur un inventaire réalisé entre 1977 et 1984 par le Ministère de la Culture sur les deux communes historiques.
L´opération s´inscrit dans le cadre d’un partenariat entre la Région Bretagne, via le service de l’Inventaire du patrimoine culturel, et la communauté de communes Cap-Sizun Pointe du Raz et s’appuie sur le label Port d’Intérêt Patrimonial dont la commune est porteuse.
Cet inventaire a pour finalité d´identifier, de localiser et de documenter les éléments appartenant ou susceptibles d´appartenir au patrimoine architectural et de présenter un état des lieux raisonné du patrimoine bâti. Les limites chronologiques sont fixées entre l´an 400 après J. C., et le milieu du 20e siècle (début du 20e siècle en ce qui concerne l’habitat rural). Ce cadre exclut le domaine de la fouille archéologique - toutefois traité ici dans un dossier de synthèse à l’échelle de l’aire d’étude.
Par ailleurs, l´inventaire ne rend compte du patrimoine ethnologique ou du patrimoine naturel que dans la mesure où il informe le bâti. C´est pourquoi la toponymie et de l´implantation paysagère sont évoqués dans certains dossiers.
Les dossiers qui suivent sont classés du général ou du thématique (dossiers collectifs), au particulier. Les édifices uniques ou au contraire représentatifs revêtant un intérêt patrimonial à l'échelon communal, sont traités dans un dossier individuel. La restitution des données découle de la méthode d'analyse. A chaque élément sélectionné correspond une notice. Cependant, pour appréhender les familles d'édifices représentés en grand nombre (les maisons, les croix monumentales ou les lavoirs par exemple), il a été procédé à une sélection raisonnée d'unités à étudier, les caractères communs à chaque famille étant restitués dans le dossier collectif.
Ainsi huit dossiers collectifs ont été rédigés. Ils concernent les églises et chapelles, les croix monumentales, les moulins, les lavoirs et fontaines, les maisons et fermes, le mobilier rural, les usines et la récolte du goémon. De ceux-ci découlent 76 dossiers individuels.