• inventaire topographique
  • enquête thématique régionale, Inventaire des moulins à marée de Bretagne
  • inventaire topographique, Pont-Croix
Moulin à marée actuellement maison, Keridreuff (Pont-Croix)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) GRIEF EA7465 - ENSAB

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cap Sizun - Pont-Croix
  • Hydrographies le Goyen
  • Commune Pont-Croix
  • Lieu-dit Keridreuff
  • Adresse 2 rue Voltaire
  • Cadastre 1981 AE 23
  • Dénominations
    moulin
  • Précision dénomination
    moulin à marée
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    digue

Le moulin à marée de Keridreuff a été construit aux alentours de 1800. Bien avant, la rivière du Goyen, sur laquelle il est situé, compte déjà le moulin à eau de Pen-ar-Han dont la construction est estimée à la fin du XVIIe siècle. Mais le fonctionnement de ce moulin est très irrégulier à cause du canal qui est régulièrement comblé par des dépôts de limons et débris, et les périodes d'étiage et de sécheresse qui se succèdent. Par ailleurs le pont de Pont-ar-Hantic empêche un bon écoulement des eaux, provoquant l'inondation des berges en amont. Cela n'est pas sans conséquence sur la production de farine du moulin qui ne suffit plus à nourrir la population de Pont-Croix, augmentée du fait de la présence de troupes militaires qui y sont cantonnées pour la défense du Cap-Sizun en 1793.

C'est dans ce contexte que Guillaume Piriou, qui possède déjà 3 moulins, demande à construire un moulin à marée. L'autorisation lui est accordée le 14 septembre 1798. Dès le début de la construction, Jean Dumoulin, meunier du moulin de Pen-ar-Han fait part de ses inquiétudes à propos des conséquences sur le fonctionnement de son moulin. Ses inquiétudes se confirment et, en 1806, Simon Audren, son beau-fils, s'en plaint auprès des services des Ponts et Chaussées. Deux experts sont nommés pour évaluer la situation, mais ceux-ci considèrent que les dysfonctionnements sont dûs au mauvais entretien du moulin.

L'emplacement du moulin laisse supposer qu'il n'était pas très performant et l'on suppose que la fin de son activité coïncide avec la construction d'une minoterie à Keridreuff en 1866, ce qui signifierait que le moulin aurait fonctionné moins d'un siècle.

(Claire Nadolski, 2017)

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle , (incertitude)

Le moulin se situe au fond de l'estuaire du Goyen et flanque le pont de la rue Voltaire en aval. Il comptait deux roues horizontales, aussi appelées « pirouettes ». Le moulin a été complètement restauré en 1991 dans le but de le transformer en habitation. Les photographies de l'inventaire de 1983 montrent que ce dernier était en très mauvais état avec une absence totale de toiture. Le plan et les façades correspondent au projet de l'architecte Gilbert Lijour. La toiture a été dessinée par l'architecte Joëlle Furic qui a également suivi les travaux de gros œuvre.

Le bâtiment est réalisé en moellons de granit et des pierres de tailles viennent finir les angles et le haut des pignons. Afin d'éviter l'enfoncement dans la vase, la façade aval est renforcée par trois éperons dont le sommet prend naissance au milieu du mur. A l'occasion de sa restauration, une dalle en béton a été créée pour le confort de la future habitation.

La façade Nord est percée de deux trous circulaires qui accueillent l'about des corbeaux de la cheminée. La façade Sud comporte trois fenestrons.

La façade aval comporte un fenestron situé au dessus de l'éperon central, deux fenêtres ainsi qu'une porte fenêtre. Ces trois dernières ouvertures ont été ajoutées au moment de la réhabilitation du moulin en 1991. La porte-fenêtre était une volonté des propriétaires qui ont pris en référence la porte pont-levis du moulin à marée de Bili Gwen à Troguery, qui permettait un déchargement rapide entre le moulin et les bateaux.

On remarque également sur cette façade la présence de deux pertuis qui devaient correspondre à l'écoulement de l'eau après le passage dans les pirouettes. Ces deux ouvertures présentent la particularité d'être chacune divisée en deux, probablement pour ne pas trop fragiliser la structure par une ouverture de trop grande dimension.

La façade amont abrite la porte d'entrée, une fenêtre et un fenestron. Les plans et photographies anciennes présentent une porte charretière à la place de ces deux ouvertures. Sa présence ne semble pas être cohérente avec la fonction de moulin à marée du bâtiment et laisse penser qu'elle constituait déjà une modification du bâtiment qui a dû servir de remise pendant un temps.

Le toit à deux pentes fait en ardoise de Sizun a donc été complètement refait au moment de restauration du bâtiment et dessiné par l'architecte Joelle Furic. Il présente un léger coyau (changement d'angle de la toiture) et comporte trois "vélux" sur le versant aval.

(Claire Nadolski, 2017)

  • Murs
    • granulite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie thermique
  • Typologies
    moulin à marée, logis à pièce unique
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Les façades du moulin ont été très remaniées pour le rendre habitable, aussi le bâtiment a perdu un peu de son caractère massif qui est pourtant propre aux moulins à marée. Si la Bretagne compte une forte concentration de moulins à marée, ce patrimoine reste encore méconnu. Le moulin à marée de Keridreuff constitue donc un témoignage de cette histoire collective.

Bibliographie

  • Jean-Jacques Doaré, Plouhinec autrefois. Tranches de vie d'une commune du Finistère. Tome 1. Ed AS3P, 2012

    Collection particulière

Périodiques

  • MONAT Alain, Le moulin de Pen-ar-Han, Bulletin municipal de Pont-Croix, 2014, n°13, p 7-10

Annexes

  • Enquêtes de 1977-1978, 1980-1984
Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1984, 2017, 2020