Couvent des Capucins, rue de l'abbaye (Audierne) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Placé sous le vocable de saint Nicolas, le couvent des Capucins d’Audierne a été fondé en 1657 par Vincent du Menez, Capucin lui-même et issu de la famille des seigneurs de Lezurec. Ces derniers sont également à l’origine, entre autres, de la construction de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Leur devise « PAX OPTIMA RERUM » qui orne l’une des portes intérieures de leur manoir de Primelin se retrouve intégrée à un mur du logis abbatial, accompagnée d’une colombe.

Le couvent a abrité une communauté d’une quinzaine de frères Capucins pendant plus de 130 ans. Leur vie était partagée entre prière, travail manuel, quête et assistance au clergé local les dimanches ou lors de grands pardons, mais leur occupation principale était l’enseignement. Leur école dispensait des cours liés à la conversion en monnaies étrangères, la navigation ou autres éléments d’hydrographie.

Puis les années de la révolution ont vu les bâtiments du couvent devenir successivement un lieu de la politique locale (élections de deux maires et organisations de grandes manifestations), une prison et une caserne. Ils ont finalement été vendus comme biens nationaux au citoyen De Lécluse le 7 juin 1795.

A cette époque, un inventaire réalisé par les Ponts et Chaussées donne l’organisation originelle des bâtiments qui composent alors la communauté (cf Annexe). Il s’agit d’un ensemble organisé autour d’un cour close des quatre côtés avec un cloitre au sud et à l’est, une chapelle au nord et le logis abbatial à l’ouest.

Transformés une nouvelle fois en caserne en 1798, les bâtiments étaient en mauvais état. Les travaux nécessaires ne semblent pas avoir été réalisés car le cadastre de 1836 ne signale pas la chapelle Saint-Nicolas qui était probablement ruinée à cette époque.

Un nouveau logis a été bâti en 1883 à l’extérieur de la cour, au sud. Mais celui-ci a été détruit pendant les années 1990.

En 2020 seul l’ancien logis abbatial est en bon état. Les autres bâtiments dont seuls quelques murs subsistent ne constituent que des vestiges.

L’ancien couvent des Capucins d’Audierne surplombe le Goyen à l’est de la commune, au niveau du quai du vieux môle et de la passerelle métallique dite « des Capucins ». Isolé dans un parc arboré et clos de hauts murs d’environ 3,5 hectares, l’ancien logis abbatial se dresse à l’ouest d’un cour close par des murs ou façades d’anciens bâtiments ruinés (au nord, la façade sud de la chapelle et à la façade ouest de l’ancien réfectoire et le cloitre.) Au centre de cette cour trône un large puits carré avec margelle en pierre et toit en ardoise reposant sur quatre piliers en bois. On accède à l’ensemble par une allée d’honneur située au nord de la propriété au fond de laquelle a été aménagé un autel.

Le logis abbatial clôt le côté ouest de la cour. Il s’agit d’un bâtiment en moellons équarris non enduits sur trois niveaux d’habitation dont un étage de combles éclairé par des lucarnes en pierre. Axé nord sud, il présente un corps en saillie au sud de sa façade est. Son élévation antérieure ouest est ordonnancée à quatre travées, avec une porte d’entrée entre les deux dernières travées sud. Cette porte à linteau droit est surmontée d’un élément sculpté saillant comportant un arc en plein cintre et trois pots à feu. Cet élément s’observe régulièrement sur les lucarnes de différents bâtiments du Cap-Sizun, manoirs ou maisons d’armateurs (rue Laennec ou Menez Bihan par exemple). Un second puits, de section circulaire cette fois-ci, se trouve devant cette façade.

L’élévation est donne sur la cour. En plus du corps saillant au sud, un petit bâtiment au toit à deux pans se trouve accolé à cette façade. Ici, l’élévation en irrégulière avec un porte d’entrée, une fenêtre à l’étage et deux lucarnes éclairant les combles.

Notons la présence d’une porte très soignée sur l’élévation sud du bâtiment. En plein cintre, elle est décorée de pilastres, d’une console à clé d’arc et d’une corniche. Le même type de décor se trouve, entre autres, sur les deux portes de l’aile est du couvent des Ursulines à Pont-Croix ou sur celle du logis du manoir de Trévien en Beuzec-Cap-Sizun.

Bibliographie

Documents figurés

Annexes