Saint-Martin de Tours est le patron de cette église construite sur le site d'une église antérieure.
Elle suit un plan en croix latine, et les extrémités du transept sont à pans coupés. L'architecture, très classique, est typique de l'époque de Louis XIV. Le tabernacle provient de l'abbaye de Rillé de Fougères, dont dépendait l'église Saint-Martin. On y a replacé une porte de style ogival fleuri, ornée de pinacles et de fleurons, qui rappelle une partie de l'édifice précédent, bâtie au 15e siècle. C'est en 1666 que furent commencés les travaux de reconstruction de cette église par la famille de Langan, qui possédait le Bois Février, terre jouissant des droits de fondation et prééminence à Fleurigné. On éleva alors le chœur et les deux transepts, et les travaux s'achevèrent en 1669, comme le prouve l'inscription suivante placée sur l'un des arbalétriers de l’inter-transept : "Fut faict par la grâce de Dieu par M. Julien Boulay cherpantier. 1669".
La nef fut construite plus tard, probablement vers 1729, car on voit ce millésime gravé sur la façade occidentale.
Le toit repose sur une corniche composée de petits modillons en pierre et d'un aspect assez agréable ; au-dessous on remarque une série de pierres de tuffeau engagées dans la muraille et sans doute destinées à recevoir des écussons aujourd'hui disparus.
Le retable provient de l'abbaye de Rillé. Les cinq panneaux sont encadrés de colonnes torses portant des arcatures dorées. Les représentations sont celles de la Vierge, de saint Pierre, du Christ auréolé, de saint Paul avec son épée et de saint Jean Baptiste.
La charpente est réalisée en trois ans de travail. Sur une poutre, le maître charpentier a signé et daté son travail. La base de la charpente est sculptée de modillons. Les angles du chœur et de la nef sont soulignés par des chapiteaux de bois.
L'autel dédié au Sacré-Cœur est significatif des nouvelles dévotions de l'époque. Des colonnes de bois doré encadrent le panneau central sur lequel sont peints deux anges adorant le Sacré-Cœur. Une statue de Jésus montrant son cœur rayonnant, installée près de cet autel, provient du sanctuaire précédant la construction du Sacré-Cœur à Paris. Au-dessus de cette statue, un vitrail représente également le cœur enflammé du Christ.
Le vitrail représentant Blanche de Castille enseignant à son fils saint Louis fut réalisé par l'atelier Lecomte et Colin. La partie centrale du vitrail, de couleurs plus foncées, met en valeur la scène par rapport à la représentation architecturale dans les tons jaune clair qui l'entoure. Ce vitrail appartient à un ensemble plus vaste de vitraux classés, réunissant les verrières du chœur et les grisailles de la nef.
Dans le chœur se trouve l'enfeu monumental de la famille Bois-Février-Langan. C'est une grande arcature surmonté d'un vaste entablement avec fronton ; au centre est un écusson : de sable au léopard d'argent, armé, lampassé et couronné de gueules, qui est de Langan, accompagné de la devise : Immune opprobrio genus. Plus bas, une plaque commémorative présentait une longue inscription, cette plaque est aujourd'hui dans le château de Bois Février. Cet enfeu montre l'importance de l'action de cette famille pour le développement de l'église. L'architecture de granite, avec ses colonnes doriques et ioniques, est significative du goût pour le style classique au 18e siècle.
Photographe à l'Inventaire