• inventaire topographique
  • inventaire topographique, Communauté de communes du Pays de La Gacilly
Les maisons et les fermes de la commune de Saint-Martin-sur-Oust

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Communes riveraines du canal de Nantes à Brest, Gacilly (La)
  • Adresse
    • Commune : Saint-Martin-sur-Oust

43 fermes et 71 maisons ont été repérées à Saint-Martin, dont 23 maisons au bourg. Parmi elles, 11 ont fait l’objet d’un dossier d’étude (cinq maisons et six fermes) ainsi que neuf écarts regroupant des maisons ou des fermes ou les deux. Plus ou moins compacts, ils sont disséminés sur tout le territoire de la commune.

Datation

Une seule ferme, les Rues Aron, peut dater du 16e siècle.

Onze édifices remontent au 17e siècle, dont 6 portent une date gravée : 1651 (bourg, 39 rue de la Libération), 1654 (Bois neuf, les Rues Noblet), 1661 (Crélier), 1665 (les Gaudines de bas et Rieux), 1666 (la Mernais).

Quatre peuvent être datés du 17e ou du 18e siècle, seize du 18e siècle, dont deux sont datées : 1728 (Véret) et 1770 (la Luardaye).

Six datent de la limite des 18e-19e siècles. 39 ont été bâties au 19e siècle, dont 6 sont datées : 1864 (Saint-Mathurin), 1881 (bourg, rue de la Libération et place de la Motte), 1892 (bourg, rue de la Libération), 1893 (bourg, rue de Brocéliande), 1899 (rue du Guélin).

Quatorze ont été construites à la limite des 19e-20e siècles.

26 ont été bâties au 20e siècle, dont onze sont datées : 1903 (rue du Golfe), 1905 (Bois neuf, les Rues Moisan et Trélan), 1907 (Ker Lanoé), 1921 (les Rues Vonin), 1922 (9 rue du Guélin), 1931 (le Bochat), 1932 Bois neuf, les Rues Noblet), 1933 (bourg, 27 rue de la Libération), 1937 (Rieux), 1947 (le Galivier).

Au bourg, une vague de construction importante a eu lieu à la limite des 19e-20e siècles : 15 maisons sont alors édifiées.

Les dates sont gravées soit sur les énormes linteaux de porte, au 17e siècle, soit sur les linteaux des fenêtres ou des lucarnes, soit associée à une niche à statuette, soit sur une plaque de schiste incorporée dans la maçonnerie.

Les matériaux

Pour le gros-œuvre, le matériau employé reste celui issu du sous-sol immédiat, le schiste, monté le plus souvent selon la technique des carreaux et boutisses : les moellons allongés sont alternativement posés en parement du mur et dans sa profondeur. Dans certains édifices est employé un schiste que l’on dirait « peint ». Des moellons de grès sont également mêlés au schiste, en bandes horizontales, surtout dans les murs-pignons. Souvent, de gros blocs de quartz sont inclus à la base des maçonneries comme protection contre la foudre, selon la tradition. À partir de la fin du 19e siècle, les maçonneries sont souvent enduites, surtout dans les maisons du bourg (17 maisons), mais l'enduit est présent également dans quelques constructions rurales. Il a parfois disparu, mais on peut en détecter le projet si le maçon a laissé dépasser les pierres de schiste des baies par rapport au nu du mur.

Pour les ouvertures, c’est encore le schiste qui est utilisé massivement : aux périodes les plus anciennes, dans les constructions importantes, les linteaux de porte sont de dimensions impressionnantes et les piédroits sont constitués de blocs monolithes. C'est une caractéristique de la commune, que l'on retrouve aux Fougerêts. Pour les édifices modestes, les linteaux sont le plus souvent en bois, les piédroits en moellons de schiste taillés plus ou moins régulièrement, tandis que les appuis des fenêtres ou des lucarnes sont constitués d’une longue lame de schiste. Des lames de schiste sont également disposées comme larmiers pour protéger les abouts de poutre ou les linteaux de bois de la pluie.

On peut voir dans la petite ferme de la Rotière un « résumé » des constructions modestes : logis à pièce unique, constitué d’un rez-de-chaussée surmonté d’un comble à fenêtre incluse sous le toit, et prolongé d’une petite étable ; dans l’angle inférieur du mur, un bloc de quartz ; moellons de schiste disposés en carreaux et boutisses ; porte à piédroits en moellons de schiste et linteau monolithe ; petite fenêtre dont le linteau et l’appui sont constitués d’une lame de schiste ; fenêtre incluse à linteau de bois et appui en lame de schiste.

À partir de la fin du 19e siècle, quelques détails de construction apparaissent :

· Les pierres de schiste sont taillées de plus en plus régulièrement. En même temps que la hauteur des pierres est calibrée, c'est tout l'encadrement des baies qui se transforme ; on constate ce changement à la fois dans le bourg et en milieu rural.

· Les lucarnes présentent des linteaux droits, mais aussi cintrés.

· La brique apparaît de plus en plus souvent dans les encadrements, en alternance avec le schiste taillé.

Les couvertures en ardoise portaient souvent à leur sommet des lignolets obtenus en croisant des ardoises découpées ; ils indiquaient le plus souvent la date de la toiture ; beaucoup ont disparu, mais ils commencent de réapparaître lors des réhabilitations.

Plans et élévations

44 fermes se composent d’un logis-étable à pièce unique dont 14 ne comportent qu’une seule porte, ce qui laisse supposer qu’hommes et animaux empruntaient la même entrée ; de l'extérieur, on distingue le coin étable grâce au petit jour qui l'éclaire. Ils étaient séparés à l’intérieur par une cloison de bois ou en palis de schiste. Ce type de ferme se rencontre au 17e siècle (2 fermes), au 18e siècle (6 fermes) et au 19e siècle (6 fermes). 13 fermes à pièce unique disposent de deux portes : 3 au 17e siècle, 4 au 18e siècle et 6 au 19e siècle.

24 logis comportent deux pièces, dont 19 sont disposées symétriquement, ces dernières comptant parmi les plus récentes (1er et 2e quarts du 20e siècle) ; 3 sont des logis jumelés à portes centrales ou à fenêtres centrales (l’Espérance) ; un représente la catégorie des logis séquentiels (une porte, une fenêtre / une porte, une fenêtre).

Seuls trois édifices ne comportent pas de fenêtre : la pièce est donc éclairée par la seule porte. Ils se trouvent tous en milieu rural : Prénoué, une maison peut-être construite au 18e siècle, ainsi qu’à la Brissais, une ferme et une maison construites au milieu du 19e siècle.

En ce qui concerne l'élévation, 83 édifices (41 fermes et 42 maisons) comportent un rez-de-chaussée surmonté d’un comble à surcroît accessible par une lucarne ; seuls quatre d'entre eux se trouvent au bourg. Parmi les bâtiments à trois baies (porte, fenêtre, lucarne), plus de la moitié ont une lucarne passante, c'est-à-dire qui descend plus bas que le sommet du mur ; pour d'autres c'est une petite fenêtre incluse sous le toit qui éclaire le comble. Les lucarnes peuvent avoir un pignon ou être rampantes : elles sont alors couvertes par un petit appentis incliné dans le même sens que le versant du toit.

Cinq maisons possèdent un rez-de-chaussée surélevé sur un niveau enfoui ou non. Parmi elles, deux comportent un étage carré.

24 maisons et une ferme comporte un étage carré ; elles sont en grande majorité située dans le village.

Les dépendances

Elles sont peu nombreuses. 38 fermes comportent une étable, généralement dans le prolongement du logis. Peu d'attache pour animaux ont été retrouvées : il s'agit d'un moellon de schiste percé d'un trou et encastré dans le mur au cours de la construction de celui-ci. 14 disposent d’une soue perpendiculaire au logis, en prolongement ou devant lui ; elle peut être aussi isolée ; leur point commun : un toit en appentis à une seule pente, selon la formule locale. Seize puits, être recouverts de dalles de schiste comme on le trouve couramment dans le pays de Redon, sont tous isolés ; ils servent à l’alimentation en eau d’une ferme ou d’un écart. Huit fours, accompagnés ou non d’un fournil, sont le plus souvent isolés. Quatorze celliers sont généralement construits sur la façade postérieure - sans doute pour être protégés de la chaleur - et parfois surmontés d’une petite resserre à bois ou à outils. Une quinzaine de remise à voitures ou de granges viennent compléter cette petite liste.

Les aménagements intérieurs

· Quelques placards muraux avec étagères en schiste ont été aménagés dans le mur de façade (les Rues Aron, Bourdonnaise) ; on peut aussi trouver des pierres d’évier (Bourdonnaise ou Bois neuf, les Rues Mernais).

· Les cheminées en schiste sont réservées aux logis les plus anciens, ceux du 17e siècle ; leur énorme linteau est soutenu par des consoles qui dépassent généralement sur le mur pignon ; ces consoles sont chanfreinées et moulurées à double ressaut. Les piédroits sont constitués d’un bloc monolithe de schiste chanfreiné ou de petits moellons appareillés.

· Des niches murales tapissées de lames de schiste sont dans le cœur ou de part et d’autre, servant à conserver le sel au sec ou à mettre de côté les braises pendant la nuit.

· La partie réservée au logis est généralement chaulée, pour des raisons d’hygiène ; les sols sont en terre battue.

. Au 19e siècle, l´espace est fractionné par des cloisons de bois délimitant couloirs et pièces dans les maisons à deux pièces ; on pouvait également insérer des palis de schiste dans une rainure creusée dans une poutre ; très rares sont les cloisons de ce type qui sont conservées.

Le décor

· Mises à part celles de la pharmacie du bourg et de la Touche (quart de rond en schiste) et celle de la ferme du Guélin (bois), aucune corniche n’a été trouvée.

· On peut remarquer des croix en cul de bouteille en pignon des lucarnes dans la ferme des Rues Vonin, deux autres en petits blocs de quartz sur la souche des Rues Moisan, ou sur le mur-pignon de la Maison Gru (Croix Piguel).

· Les niches à statuette apparaissent à la fin du 19e siècle sur trois maisons du bourg, deux maisons et deux fermes en zone rurale ; elles portent en général la date de l’édifice ; la plus ancienne est datée 1881 ; la plus récente, 1921 ; toutes taillées dans le schiste, elles sont incluses dans le mur, non loin du toit, sauf à Ker Anna (vers 1905) : elle se situe dans le pignon de la lucarne et son pourtour est en briques.

· Quelques beaux cadrans solaires ont été trouvés, l'un datant de 1677, l'autre de 1741.

· La brique prend peu à peu sa place et contribue elle aussi au décor des maisons ; d’abord dans l’encadrement des baies, en alternance avec des blocs de schiste. Vers 1920, on l’utilise pour créer des bandeaux sur les façades ou des motifs décoratifs autour des fenêtres.

. Une seule maison sort de la sobriété générale, celle de Véret. La façade, très soignée, a peut-être été entièrement remontée en remployant, qui plus est, des pierres de schiste « peint » : porte à pilastres à chapiteaux moulurés ; fenêtre très haute à linteau « crénelé » ; lucarne dont le fronton est orné d’une pierre cintrée portant une croix encadrée de la date 1748.

Une seule maison peut dater du 16e siècle. Onze édifices remontent au 17e siècle, dont 6 portent une date. Quatre peuvent être datés du 17e ou du 18e siècle, seize du 18e siècle, dont deux portent une date. Six remontent à la limite des 18e-19e siècles. 39 ont été bâties au 19e siècle, dont 6 portent une date. Quatorze remontent à la limite des 19e-20e siècles. 26 ont été bâties au 20e siècle, dont onze portent une date.

Au bourg, parmi les maisons repérées, seules deux sont construites pendant la 1ère moitié du 19e siècle. Une vague de construction importante a lieu à la fin du 19e et au début du 20e siècles : 15 maisons sont alors bâties.

Chronogrammes : 1651, 1654, 1661, 1665, 1666, 1728, 1770, 1864, 1881, 1892, 1893, 1899, 1903, 1905, 1907, 1921, 1922, 1931, 1932, 1933, 1937, 1947.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 3e quart 17e siècle , porte la date
    • Principale : limite 17e siècle 18e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 2e quart 18e siècle , porte la date
    • Principale : 3e quart 18e siècle , porte la date
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Principale
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle , porte la date
    • Principale : 4e quart 19e siècle , porte la date
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle , porte la date
    • Principale : 2e quart 20e siècle , porte la date

Les édifices repérés ou sélectionnés dans la commune sont décrits en Annexe.

  • Typologies
    cloison en palis ; puits couvert en dalles ; logis-étable à porte unique ; logis-étable à deux portes ; grange ouverte en pignon ; lignolet ; clôture en palis ; tour d’escalier latérale ; appareil en carreaux et boutisses ; maisons jumelles ; évier ; souche décalée ; logis à pièce unique ; logis à deux pièces par niveau
  • Toits
    ardoise
  • Murs
    • schiste moellon sans chaîne en pierre de taille
    • granite
  • Décompte des œuvres
    • repérés 14
    • étudiés 3

Annexes

  • Les maisons et les fermes sur la commune de Saint-Martin-sur-Oust selon l'enquête de 1982 (J. P. Ducouret).
  • Les maisons et les fermes repérées sur la commune de Saint-Martin-sur-Oust selon l'enquête de 2013 (M. -D. Menant)
  • Inventaire topographique sur le canton de La Gacilly, 1982 :
Date(s) d'enquête : 1982; Date(s) de rédaction : 1982, 2013