Les observations générales qui suivent ont été rédigées en 1986 par Jean-Pierre Ducouret. Elles concernent les maisons de Malestroit.

Lors de l'enquête de 2010-2012, les maisons et les fermes même dénaturées ont été prises en compte dans le repérage ; ainsi, certains édifices ont fait l'objet d'une notice rattachée à ce dossier collectif ; on peut différencier les édifices "étudiés" des autres en se reportant au tableau ci-dessous. Toutes les notices concernant une maison ou une ferme sont rattachées au dossier "ville", et à un dossier "rue", "faubourg" ou "place", le cas échéant.

La sélection (édifices étudiés) concerne des édifices représentatifs d´un type de structure, sans remaniements intempestifs.

6 maisons ont été sélectionnées dans la ville de Malestroit ; ce faible chiffre s’explique par l’abondance des remaniements dans la ville, dus principalement à l’aménagement de magasins au rez-de-chaussée des maisons, qui bouleverse totalement les distributions intérieures (ex. 7, rue du Général de Gaulle).

Par ailleurs, les faubourgs ont peu conservé leur habitat ancien : une maison repérée boulevard de la Madeleine, une autre faubourg Saint-Julien (voir les cartes de repérage).

Paramètres de repérage

I – SITUATION

Les maisons, construites à l’alignement de la voie publique, ont un espace libre derrière, parfois assez grand pour constituer un jardin (3, rue du Général de Gaulle), parfois réduit à une cour (4, rue du Général de Gaulle). Rares sont les maisons sans espace libre : on les trouve dans le secteur le plus dense de la ville, soit sur la place du Bouffay. La maison d’angle (38, rue du Général de Gaulle), qui donne sur la place du Bouffay, est incluse dans une plus grande parcelle qui la contourne.

Les maisons présentent le plus souvent leur petit côté sur la rue, caractère typique de l’habitat urbain ancien ; cependant, rue du Général de Gaulle en particulier, des maisons présentent leur grand côté sur la rue (4, rue du Général de Gaulle) ; des constructions plus récentes et généralement assez vastes ont aussi cette disposition. On notera que, dans tous ces cas, c’est un mur gouttereau qui donne sur la voie et non un mur-pignon : l’axe du toit ne suit donc pas nécessairement l’axe du plan du bâtiment. Quelques maisons construites sur les espaces libres contenus dans le périmètre de l’ancienne enceinte ne sont pas mitoyennes : c’est le cas de la maison au 2, rue du Général de Gaulle (fin XIXe siècle) et de la maison bâtie le long du chemin de halage (parcelle 361). Les maisons tardives, construites à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, dont 4 ont été repérées, se caractérisent entre autres par leur plan massé et leurs dimensions plus grandes que la moyenne (parcelles 148, 103, 43, 25).

Les anciennes maisons à boutique sont regroupées sur la place du Bouffay, ancien centre commerçant de la ville et qui jusqu’en 1922 conserva ses halles. Les maisons à boutique se reconnaissent à la présence d’étal, construit en maçonnerie : la maison 38, rue du Général de Gaulle est l’exemple le mieux conservé ; voir aussi la maison à colonnes 9, place du Bouffay.

II – MATÉRIAUX ET STRUCTURE

Les maisons de Malestroit sont construites en pierre ou en pan de bois.

Les maisons en pierre sont bâties en moellons de schiste avec des baies en granite ; quelques-unes ont une façade en pierre de taille ; la maison du chemin de halage (parcelle 361) est construite en grès.

Les maisons à pans de bois ne sont pas intégralement construites en bois ; généralement, seule l’élévation antérieure est en pan de bois ; les murs mitoyens sont en pierre et forment contrefort en façade ; par comparaison, ce sont ces « contreforts » bien apparents au 6-8 des Ponts, qui signalent que la maison au 4, rue du Général de Gaulle, actuellement en pierre, avait autrefois un étage en pan de bois sur un premier niveau en maçonnerie.

Les deux maisons d’angle (38, rue du Général de Gaulle et 5, place du Bouffay) ont une structure de pan de bois, adaptée à la situation en angle : les décharges et guettes sont disposées pour résister au déversement des murs ; on notera le caractère systématique de la construction de la maison du 38, rue du Général de Gaulle : variante entre le deuxième et le troisième niveau, identique sur les deux élévations. Même observation pour la maison 5 place du Bouffay, mais la mise en œuvre du pan de bois est moins systématique ; présence de décharges en chevron sur l’élévation est.

Toutes les maisons de la ville ont un étage carré, phénomène urbain par excellence ; deux maisons étudiées ont deux étages carrés, tout comme deux maisons repérées datant l’une du XIXe siècle, l’autre du début du XXe siècle. Quelques exemples de cave en sous-sol (38, rue du Général de Gaulle et 9, place du Bouffay).

L’escalier est dans œuvre, sauf en deux cas : maisons aux 3 et 4, rue du Général de Gaulle : l’escalier est dans une tour hors œuvre implantée en façade postérieure (escalier en vis sans jour) ; autre exemple repéré au 2, rue Basse ; beaucoup ont été détruits et remplacés lors de remaniements des XIXe ou XXe siècles.

Très peu de dates ont été relevées sur les maisons de Malestroit. Les plus anciennes : 3, rue du Général de Gaulle, 4, rue du Général de Gaulle, 38, rue du Général de Gaulle sont datées sans certitude de la fin du XVe ou de la première moitié du XVIe siècle. La maison du 7, rue du Général de Gaulle conserve un premier niveau en pan de bois qui peut dater de la même période.

(J. -P. Ducouret)