Dans le vaste mouvement de reconstruction des églises au 19e siècle, Arthur Regnault (1838-1932) occupe une place exceptionnelle ; au cours de sa longue carrière commencée à la fin du Second Empire, cet architecte rennais a dessiné plus de 70 plans d'églises bretonnes. Vers 1900, il construit toute une série d'édifices dans un style néo-gothique cornouaillais, dont celle du Roc Saint-André qui présente de nettes analogies avec la chapelle Saint-Fiacre du Faouët dont la construction se situe entre 1450 et 1490.
L’un des premiers soucis d’Arthur Regnault concerne l’implantation de l’édifice qu’il va construire, afin de « servir au culte extérieur et d’isoler l’église du tumulte de la rue ». Même si elle est de dimensions modestes, l’église du Roc-Saint-André occupe une place de choix à l’emplacement de l'ancien édifice : un promontoire qui domine la rivière et qui abrite une 'grotte de Lourdes'.
L'utilisation des matériaux locaux, pour des raisons économiques et de meilleure intégration dans le site, est la deuxième préoccupation de l’architecte ; l’édifice est construit en petits moellons de granite et de schiste, des pierres de taille de granite constituant les chaînes d'angle, les entourages des baies ainsi que le dallage du sol de la nef et les colonnes.
L’église a adopté un plan en croix latine à un seul vaisseau. Le chœur se termine par un chevet plat à pignon à redents. Les voûtes d’ogive bombée ou voûtes angevines, sont en briques enduites et peintes ; utilisées pour resserrer l’espace de la nef, elles retombent sur des colonnes cylindriques ou sur des contreforts intérieurs, soulageant ainsi d'autant les murs gouttereaux.
Les vastes baies à fenestrages flamboyants, concentrées sur la façade sud, apportent une très grande luminosité à l’intérieur de l’édifice. À l’ouest, le clocher d’inspiration cornouaillaise est accosté d’une tourelle d’escalier et porte une flèche en maçonnerie de granite.
(M. –D. Menant)
Architecte diocésain notamment.