• inventaire topographique, Uzel
  • enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine lié à l’histoire toilière du Quillio
Maison de marchand de toiles, 1 la Ville-au-Chevalier (Le Quillio)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Uzel - Uzel
  • Commune Le Quillio
  • Lieu-dit la Ville-au-Chevalier
  • Cadastre 1987 ZE 32
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de commerçant
  • Parties constituantes non étudiées
    logement

Construites à près de 200 ans d'intervalle, ces deux maisons de la Ville-au-Chevalier, imbriquées l'une dans l'autre, témoignent de l'évolution des modes de vie des marchands de toiles. Elles sont situées en limite communale de Saint-Thélo, à une centaine de mètres de l'Oust que traverse le pont de la Ville-au-Chevalier. Un doué pour laver les toiles se trouve à une cinquantaine de mètres à peine au sud de cet ensemble, sur une parcelle nommée "courtil des doués" dans les états de section de 1829.

L'ensemble des campagnes photographiques de 1969 et 2023 se trouve sur le site de la Photothèque du Patrimoine.

Les deux maisons et une partie des dépendances sont figurées sur le cadastre de 1828 (section C1, parcelles 396, 397 et 398). Le premier logis est édifié à la fin du 16e siècle, comme en témoignent la modénature des baies et la forme de la cheminée. En 1760, sa façade est partiellement masquée par un nouveau logis édifié perpendiculairement par Jean Le Goff, comme en témoigne l'inscription sur le linteau d'une fenêtre de l'étage : "F.F. PAR MOY JEAN LE GOFF 1760". Ce marchand de toiles est membre du conseil de fabrique de l'église du Quillio, son nom est sculpté sur la chaire à prêcher (1775), aux côtés de Jean Le Meur et de René Julien Le Bigot, curé de la paroisse.

Au début du 19e siècle, un logis secondaire est construit en alignement à l'est du logis 16e siècle. Après 1828, il est prolongé à l'est par une dépendance formant passage couvert pour entrer dans la cour. Sur le cadastre ancien figurent, au sud de cet ensemble, deux petites étables, une soue et une remise, cette dernière détruite au début 21e siècle.

Le logis du 16e siècle a fait l'objet de quelques remaniements postérieurs au 20e siècle : l'escalier en vis en demi hors-oeuvre a été détruit, comme l'attestent les traces d'arrachage sur la façade nord et la porte haute, aujourd'hui à découvert, qui donnait sur cet escalier ; les portes percées sur le pignon ouest.

Sur la façade du logis 1760, la porte charretière en arc surbaissé avait été partiellement bouchée au 19e siècle pour établir à la place une fenêtre. Au début du 21e siècle, les travaux de restauration ont permis de la remettre à jour. Son existence indique que la moitié nord du logis abritait une dépendance, probablement destinée au conditionnement des toiles. C'est également lors de ces travaux que la porte et la gerbière du logis secondaire 19e siècle ont été refaites en remployant des pierres anciennes.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle, 3e quart 18e siècle
    • Secondaire : 1er quart 19e siècle, 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1760, porte la date

Le logis du 16e siècle est orienté au sud, construit en petits moellons de schiste avec des encadrements de baies en pierre de taille de granite soignés : porte d'entrée à double linteau cintré, fenêtres moulurées en quart de rond, sommées d'une accolade, appuis saillants à motifs de godrons et de perles, grilles en fer forgé. Ce logis est du type dit à fonctions multiples car il présentait à l'origine une double fonction d'habitation et d'espace agricole : le rez-de-chaussée était partagé entre la salle et l'étable, une partie du second niveau servait de chambre, l'autre de grenier, accessible par une porte haute en façade. Un escalier en vis en demi hors-oeuvre, aujourd'hui disparu, permettait de desservir la chambre haute.

Le logis du 18e siècle, orienté ouest, tourne le dos à la route. Il est construit en moellons de schiste avec de grande baies en pierre de taille de granite. Sa façade est ordonnancée, à trois travées, avec une petite baie supplémentaire au rez-de-chaussée pour éclairer le coin de la cheminée. La porte d'entrée possède un linteau à imposte ajouré très original, surmonté d'une niche à Vierge. La présence sur la façade d'une seconde porte, en arc surbaissé à claveaux de schiste, assez large pour laisser passer les charrettes, indique qu'une partie du logis servait probablement de pilerie (dépendance pour le conditionnement des toiles). A l'intérieur, un mur séparait l'habitation de la pilerie.

A l'est, un passage couvert permet d'accéder à la cour, établi entre un logis secondaire et une dépendance. Au sud, deux petites étables et une soue complètent l'ensemble.

  • Murs
    • schiste moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours sans jour en charpente
  • Typologies
    maison à fonctions multiples (ancien logis) ; maison de type ternaire, variante (maison de 1760)
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • godron, perle, accolade
  • Précision représentations

    Fenêtres à appui orné de godrons et de perles.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

1ère maison.

Documents d'archives

Bibliographie

  • MARTIN, Jean. Toiles de Bretagne, La manufacture de Quintin, Uzel et Loudéac, 1670-1830. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 1998.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Annexes

  • Enquête topographique rédigée en 1996 :
Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 1996, 2023