Les deux maisons et une partie des dépendances sont figurées sur le cadastre de 1828 (section C1, parcelles 396, 397 et 398). Le premier logis est édifié à la fin du 16e siècle, comme en témoignent la modénature des baies et la forme de la cheminée. En 1760, sa façade est partiellement masquée par un nouveau logis édifié perpendiculairement par Jean Le Goff, comme en témoigne l'inscription sur le linteau d'une fenêtre de l'étage : "F.F. PAR MOY JEAN LE GOFF 1760". Ce marchand de toiles est membre du conseil de fabrique de l'église du Quillio, son nom est sculpté sur la chaire à prêcher (1775), aux côtés de Jean Le Meur et de René Julien Le Bigot, curé de la paroisse.
Au début du 19e siècle, un logis secondaire est construit en alignement à l'est du logis 16e siècle. Après 1828, il est prolongé à l'est par une dépendance formant passage couvert pour entrer dans la cour. Sur le cadastre ancien figurent, au sud de cet ensemble, deux petites étables, une soue et une remise, cette dernière détruite au début 21e siècle.
Le logis du 16e siècle a fait l'objet de quelques remaniements postérieurs au 20e siècle : l'escalier en vis en demi hors-oeuvre a été détruit, comme l'attestent les traces d'arrachage sur la façade nord et la porte haute, aujourd'hui à découvert, qui donnait sur cet escalier ; les portes percées sur le pignon ouest.
Sur la façade du logis 1760, la porte charretière en arc surbaissé avait été partiellement bouchée au 19e siècle pour établir à la place une fenêtre. Au début du 21e siècle, les travaux de restauration ont permis de la remettre à jour. Son existence indique que la moitié nord du logis abritait une dépendance, probablement destinée au conditionnement des toiles. C'est également lors de ces travaux que la porte et la gerbière du logis secondaire 19e siècle ont été refaites en remployant des pierres anciennes.
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