La famille Durand

Pendant toute la première moitié de notre 20ème siècle, Ernest Durand fut une des figures marquantes de la vie de Dahouët. Né en 1872, il embarqua à l'âge de 19 ans à bord d'une trois-mâts le "Mireille" de Saint-Malo. Après des études d'hydrographie, il fut reçu au grade de capitaine en 1899. Il commanda de 1902 à 1908 le trois-mâts-barque caboteur long-courrier le "Rochejacquelein" de 84,70 m de long, portant 3000 m2 de voilure avec 23 hommes d'équipage. C'est avec ce navire qu'il établit le record de traversée de l'Atlantique d'ouest en est en 1903 en 11 jours, record tenu jusqu'en 1980. Entre plusieurs tours du monde et 14 passages du Cap Horn, le capitaine Durand embarquait régulièrement à la pêche côtière sur l'"Amphitrite à M. hamonet et l'"Alice" à ses frères Charles et Emile.

Il fit construire en 1913 une goélette à hunier de 210 tonneaux la "Julie" auprès du chantier Bonnes de Paimpol. Cette goélette fit le commerce du charbon, des pierres et du bois avec l'Angleterre pendant la 1ère guerre mondiale et fut la premier bateau français à commercer avec le Canada, à la fin des hostilités.

Après la guerre, le commandement de la "Julie" fut confié à deux capitaines pleubianais, Le Guen et Gloux. C'est ce dernier qui la commandait lorsqu'elle se perdit corps et biens lors d'un voyage de Lisbonne à Terre-Neuve, avec sa cargaison de sel.

Un autre bâtiment fut acquis par Ernest Durand pour le commerce des pommes de terre, du charbon et des poteaux de mines avec l'Angleterre : le "Fursy", regréé en goélette à huniers. En 1936, il fut vendu aux frères Guérehel et fut le dernier voilier de son type à quitter le port de Dahouët. Concurremment au "Fursy", deux petits caboteurs, le "Frère et la Soeur" et le "Louis-Marie" faisaient du bornage pour le compte de la famille Durand.

A terre, c'est sa femme Julie qui tenait l'affaire commerciale. En 1948, Ernest Durand cèdait son fonds d'"Importation et de vente de charbon" à la maison Le Péchon. Ernest Durand s'éteignit le 6 février 1951.

La maison Durand fut acquise en 1919 par Mme Julie Durand, née Nicolas auprès de la veuve Barbedienne. Cette bâtisse avait été construite par en 1854 par M. Rubin de Ray, parent du général de la Motte-Rouge, maire de Pléneuf de 1855 à 1857.