Chroniques militaires et civiles du Verdelet :

En 1792, un marin, anglais aurait été enterré au Verdelet après le naufrage du négrier "La Suzanne", qui faisait le commerce triangulaire avec la Nouvelle-Guinée.

En l'An III, les Anglais sont de retour sur le Verdelet où ils furent débusqués selon Habasque par le cotre républicain "La Sentinelle". Les Marins anglais y perdirent une de leurs péniches (AD 22 : L 724 et 728).

Le 13 mai 1900, c'est le naufrage sans victimes d'un dundee caboteur de Saint-Malo "L'Amélie", chargé de 70 tonnes de pavé d'Erquy, drossé sur les cailloux (AD 22 : 5 P 202)

Le 1er avril 1862, noyade sur le sillon du Verdelet de 8 jeunes gens de Saint-Aaron, venus avec leur attelage pêcher les moules.

Chroniques historiques du Verdelet, d'après le témoignage de Jean-Pierre le Gal La Salle :

Le premier document historique relatif au rocher plus tard nommé "îsle ou îlot" du "Verdelay ou Verdelet" (graphies du 16ème siècle), est une charte du monastère bénédictin de marmoutiers, près de Tours, datée de 1132. Cette charte nous apprend que l'évêque Jean de Saint-Brieuc, a donné aux moines de ce monastère Cacummine rupis, la pointe d'un rocher, c'est à dire La Roche de Tanguy avec l'église Saint-Michel située à la pointe de cette roche et toutes les choses dépendant de cette roche.

En 1216, une autre charte de Marmoutiers précise que l'église Saint-Michel de la Roche avait été donnée aux bénédictins de Lamballe, fondée en 1083.

Ces deux chartes prouvent selon Le Gal la Salle, qu'au 12ème siècle, une église dédiée et nommée Saint-Michel de la Roche-Tanguy fut un lieu de culte dépendant du prieuré de Saint-Martin de Lamballe desservi par ses moines à la suite de son abandon par l'évêque de Saint-Brieuc. Cette Roche-Tanguy, selon Le Gal la Salle représenterait cet "îlot" ou "rocher" qu'on trouvera nommé dés le 16ème siècle "Verdelay", puis "Verdelet".

D'autre-part, un aveu de 1585 mentionne sur le rocher du Verdelay une chapelle à présent en ruine et caducité, dont on peut remarquer, selon Le Gal la Salle, que les quelques substructures observées de nos jours font partie des fondations. La dernière raison est qu'une carte marine de 1693, extraite du "Neptune François" mentionne un bâtiment nommé Saint-Michel du Verdelet au sommet de l'ïlot. En conclusion, nous pensons qu'avant 1132, le Verdelet portait une "ecclesia", placée sous l'obédience des évêques de Saint-Brieuc, lorsque l'un d'entre eux la concéda en 1132 aux moines de Saint-Martin, qui l'abandonnèrent à leur tour avec leurs pêcheries vers la fin du 13ème siècle.

Alors, les seigneurs laïcs, tant le suzerain de Lamballe que les vassaux locaux du Vauclerc et du Guémadeuc, par eux inféodés en Pléneuf, y virent non plus un lieu de culte mais un lieu stratégique pour l'observation des côtes et la défense de leurs fiefs.

Le seigneur Olivier de Vauclerc y établit au XVIIIème siècle des défenses sous la suzeraineté des seigneurs de Lamballe, sous la forme d'une tour de garde, dite "forteresse", établie contre, voire dans l'ancienne chapelle Saint-Michel. Une tour de défense identique fut construite au port de Dahouët.

Pendant les guerres de la Ligue, une garnison du Guémadeuc s'était retirée aux "forteresses" du Verdelet et du Château-Tanguy, en 1595. Le Verdelet tomba ensuite aux mains de la famille de Richelieu avec les droits de pêche attenants.

La vente de la seigneurie du Guémadeuc à une dame Agnès Rioult d'Ouilly en 1717 et l'aveu au comte de Toulouse précise la propriété : Les isles et rochiers du Verdelt ou Verdelay, auxquels il y avait autrefois forteresse, chapelle, garenne à connils, qui y sont à présent ruinés. Le quel rocher appartient à la dite dame privativement à tout autre. Elle a le droit de pêcher aux environs d'iceux du poisson et prendre devoir de havage sur tous ceux qui y pêchent et prennent du poisson. La dame du Guémadeuc n'oublie pas les coquillages :

Est la dite dame en possession de lever une havée à deux mains sur tous ceux qui emportent des moules des rochers du Verdelet, passant par les graviers du Guémadeuc, depuis la Moinerie jusqu'au havre de Dahouët (AD 22, E 168 F° 204).

Un autre aveu au profit du baron de la Hunaudaye, seigneur du Vauclerc du 9 mars 1729 (AD 22, E 169 F° 47), mentionne au Verdelet un port et un dépôt de galets (indispensable pour le lest des bateaux). Pour nous, ce port ne peut être que l'échouage aménagé à l'ouest du rocher donnant accès à une carrière dont on peut encore voir, de nos jours, les fronts de coupe. Enfin, l'aveu insiste sur la qualité de "presqu'île" du Verdelet, puisque l'on peut y passer à pied et à cheval. Précaution contre une éventuelle tentative de l'Amirauté de Saint-Brieuc de s'emparer du Verdelet comme faisant partie du domaine maritime royal.

Le Conseil d'Etat du Roi Louis XV supprima en 1774 les droits perçus sur la pêche au Verdelet par les seigneurs du Guémadeuc.

Le Verdelet devint terrain communal par la loi du 28 août 1792.

Au niveau de la toponymie maritime du Verdelet, on peut remarquer sur le cliché "vue d'avion" :

Rohein au nord

les Bignons (Petit et Grand Bignon) au nord de l'îlot du Verdelet

les petites et les grandes Platières derrière le Verdelet

la Pointe des Ecailles

la Grosse ou Grande Roche

la Belle Roche ("le bordel")

le Petit Verdelet (Barge)

Pibier, Noir et la Mare Jaune à l'est

C'est Edmond Tranin, gendre du journaliste Gustave Théry (1870-1928), président du syndicat d'initiative de Pléneuf et conseiller municipal qui fit classer le Verdelet comme réserve ornithologique.

20032205647NUCB : Collection particulière

20032205491NUCB : Collection particulière

20032205648NUCB : Collection particulière