Dossier d’œuvre architecture IA22132626 | Réalisé par
  • étude d'inventaire, Projet de Parc naturel régional Rance-Côte d'Emeraude
Remparts, tours et portes de la ville (Dinan)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dinan
  • Commune Dinan
  • Adresse 1 place Saint-Louis , promenade des Petits-Fossés , place Duclos , rue Thiers , rue Leconte de l'Isle , rue du Roquet , rue Michel , rue du Général de Gaulle
  • Dénominations
    porte de ville, enceinte, tour

S’il est représenté au 11e  siècle sur la tapisserie de Bayeux, le castrum primitif de Dinan n’a laissé aucun vestige. Bien qu'une "clôture de pierre" défendant la ville soit mentionnée en 1154, ce n’est qu’avec l’installation sur le trône ducal de la maison de Dreux, en 1213, que l’emplacement stratégique de la ville a été fortifié sur une emprise de près de 30 hectares, peu modifiée par la suite. Inspirée des innovations des architectures développées par Philippe-Auguste au Louvre à Paris, l’enceinte alterne courtines et tours massives, et ménage plusieurs portes vers les routes qui convergent à ce carrefour commercial déjà bien identifié. En 1380, l’enceinte est complétée par les Montfort d’un donjon à la pointe du confort. Dans le climat qui précède le conflit franco-breton, plusieurs mandements attestent de mesures fiscales destinées à moderniser le programme défensif en l’adaptant à l’usage de l’artillerie : sept puissantes plateformes sont alors érigées sous le commandement de Jean de Coëtquen avant 1488. Tout en étant particulièrement bien conservée, la muraille fait l’objet de constantes restaurations. Elle fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques sur l'ensemble de ses 2650m dès juillet 1886.

[Lionel Besnard, 2023]

Si un castrum préexiste au 11e siècle et que la première mention de "porte" intervient dans une charte de 1123, la "ville close de pierre" décrite par le géographe Al-Idrisi en 1154 n'est guère observable aujourd'hui. La muraille en place est initiée sous le duc Jean 1er après 1283 et poursuivie par ses successeurs au 14e siècle, pour atteindre une emprise de 30ha et 2648m de longueur, qui n'évoluent plus ensuite. Immédiatement après la fin de guerre de succession ducale (1341-1379), le duc Jean IV décide de la construction d'un donjon, l'actuel "château", érigé avec soin et témoin des innovations architecturales également en cours à Vincennes, pour le roi de France. On entreprend sous François II (1459-1489) de renforcer l'enceinte face aux progrès de l'artillerie, alors que l'église Saint-Malo est transférée intra-muros. Une série de mandements ducaux des années 1476 et 1477 atteste des efforts réalisés en prévision du conflit franco-breton, alors que Jean II de Coëtquen, dont les armoiries sont portées sur plusieurs tours d'artillerie, est capitaine de 1476 à 1481. Pendant la guerre de la Ligue (1588-1598), le duc de Mercoeur fait murer deux portes et on entreprend des ouvrages défensifs avancés (boulevards et demi-lunes) laissés inachevés. Les derniers travaux portent sur l'amélioration des accès (porte Saint-Louis, 1620) alors que les premières démolitions interviennent au 18e siècle pour se poursuivre jusqu'à la fin du siècle suivant (démolition de la porte de l'Hotellerie, 1880). Néanmoins, le déclassement en prison d'une partie des murailles au 19e siècle participe de la conservation d'une partie importante de l'enceinte, protégée en 1886.

[Lionel Besnard, 2023]

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1ère moitié 14e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 15e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 16e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1620, daté par travaux historiques

Les vestiges les plus anciens de la fin du 13e siècle et du 14e siècle comprennent un important ensemble de courtines (qui court sur l'ensemble du parcours ouest, nord et est de l'enceinte), trois portes (Saint-Malo, du Guichet et du Jerzual), une tour de flanquement (Beaufort) et une poterne (Cardinale). Les importants travaux de reprise du 15e siècle concernent l'ensemble de la courtine sud-est entre la poterne Cardinale et la porte du Guichet. On décèle deux groupes de tours entreprises pendant ce siècle: avant 1476, les canonnières sont peu affirmées, les volumes assez modestes (tour Saint-Julien, de Lesquen et de Sainte-Catherine). Après 1476, les cinq tours réalisées prennent l'aspect de véritables plateformes d'artilleries étirées en longueur sur un plan en fer-à-cheval et intègrent des casemates à canonnières aménagées dans l'épaisseur des murs de flanc (tours de Coëtquen, de Penthièvre, du Bignon, du Connétable et de l'Alloué).

[Lionel Besnard, 2023]

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • granite moellon
    • schiste moellon
    • grès moellon
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1886/07/12
  • Référence MH

Bibliographie

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie (sous la direction de). Dictionnaire, guide du patrimoine, Bretagne. Editions du patrimoine. Paris. 2002.

  • GESRET, Stéphane. Les remparts de Dinan. Editions La Plomée. Guingamp. 1998. ISBN 2-912113-08-3

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 22 DIN
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2023