Dossier d’œuvre architecture IA29000735 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Batterie antiaérienne (Mo 71b), Le Ménez, Ploujean (Morlaix)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Morlaix
  • Lieu-dit Ploujean, Le Ménez
  • Cadastre AB 0268  ; AB 0339
  • Dénominations
    ensemble fortifié, batterie, blockhaus, magasin de munitions
  • Parties constituantes non étudiées
    blockhaus, batterie, abri

Le site du Ménez, la montagne en breton, est situé à 92 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il a longtemps servi de carrière de granite. C’est sur ce site dépourvu d’arbres qu’est implantée une batterie antiaérienne allemande en 1943 - numérotée "Mo 71b" - avec pour objectif la défense de la base aérienne de Morlaix-Ploujean.

Outre ses bunkers de type L401 qui abritaient en encuvement des canons de 10,5 cm et son poste de direction de tir de type L403, cet ensemble fortifié se distingue par son remarquable réseau de tranchées en zig zag avec postes d’observation et de tir dominant la route d’accès.

Ce site est une propriété privée.

La batterie antiaérienne allemande du Ménez à Ploujean a été construite lors du second semestre 1943 ou plus vraisemblablement au premier semestre 1944 pour assurer la défense de la base aérienne de Morlaix. Intégrée au groupe défensif côtier de Morlaix, sous-groupe de Lanmeur, elle est numérotée "Mo 71b".

Ses bunkers sont construits sur des plans-types de la Luftwaffe : L401, L403 et L407. Ils ne sont pas tous achevés : certaines portes blindées et équipements n’ont pas été mis en place (des coffrages en bois, dont ceux des huisseries de porte, sont encore en place), des murs intérieurs sont "bruts" de coffrage et les tuyaux pour le passage des câbles ont encore leur tire-fil...

Une photographie aérienne non datée (collection particulière réunie par Alain Chazette, Librairie Histoire et Fortifications) nous montre vraisemblablement le site en 1944 lors des travaux ou juste après la Libération. Le réseau de tranchées et de postes de tir apparaît très dense et les bunkers ne sont pas camouflés. Des chemins partent vers les demeures des alentours qui devaient être réquisitionnées par l’occupant pour le logement des soldats de la batterie.

Une photographie de 1964 nous montre le site boisé et les bunkers relativement bien dégagés.

Cette batterie antiaérienne est située sur une hauteur dominant la Rivière de Morlaix à 2 900 mètres au nord-ouest de la base aérienne allemande de Morlaix. Elle est constituée de six encuvements de type L401 pour canons de 10,5 cm. Au centre de l’hexagone régulier formé par les encuvements se trouve un grand bunker - poste de direction de tir de type L403. Le long du chemin d’accès, à 100 mètres environ du poste de direction de tir se trouve un bunker – magasin de munitions de type L407. Un grand bassin / citerne de plan rectangulaire est également visible à l’ouest.

Les bunkers de type L401 sont enterrés dans le sol : ils regroupent une pièce de vie - chambre de troupe et un magasin de munitions précédés tous deux d’un sas avec sur leur dalle de couverture à l’air libre, un grand encuvement pour canon avec quatre petits abris et des niches. Ils sont dotés de deux entrées. Murs périphériques et dalle de couverture en béton armé mesurent 2 mètres épaisseur (Baustärke B). Ce plan-type standard (Regelbau) a été conçu dans le troisième trimestre 1942. Sa réalisation nécessite 840 mètres cubes de béton. Six bunkers de ce type ont été construits au Ménez. Un marquage "St", abréviation de Ständig Ausbau, constructions permanentes, c’est-à-dire à l’épreuve des bombes et étanche aux attaques au gaz, est également visible sur le mur extérieur de l’un des encuvements. Certains accès aux bunkers sont murés.

Le bunker - poste de direction de tir de type L403 est également enterré dans le sol : il comprend plusieurs pièces (salle de travail, salle des téléphones, chambre pour un officier, deux chambres pour les sous-officiers, deux pièces de vie - chambres de troupe, salle d’eau avec water-closets, salle pour la chaufferie, salle pour stocker le carburant, salle pour la ventilation) et sur leur dalle de couverture à l’air libre, un grand encuvement pour un télémètre et un encuvement pour l’appareil de commandement auxiliaire. Murs périphériques et dalle de couverture en béton armé mesurent 2 mètres épaisseur (Baustärke B). L’une des poutrelles métalliques du plafond porte un marquage faisant référence à son plan-type "TYP. 403.TERBRAK". « TERBRAK » est le nom d’une entreprise allemande qui a participé à la construction des bunkers du Mur de l’Atlantique. Ce plan-type a été conçu dans le troisième trimestre 1942. Sa réalisation nécessite 1 400 mètres cubes de béton. Le bunker n’a pas été achevé.

Le bunker de type L407 est enterré : il regroupe deux magasins de munitions précédés d’un vestibule avec deux entrées et espace pour la ventilation. Murs périphériques et dalle de couverture en béton armé mesurent 2 mètres épaisseur (Baustärke B). Ce plan-type a été conçu dans le deuxième trimestre 1942. Sa réalisation nécessite 700 mètres cubes de béton. Un accès a été réalisé dans le mur ouest. Son mur de refend d’un mètre d’épaisseur est percé d’un grand passage qui laisse voir les fers à béton. Les murs intérieurs sont peints de couleur blanche. La pièce ouest est dotée d’un créneau blindé qui diffère du plan-type standard et qui pourrait indiquer une utilisation du bunker comme pièce de vie - chambre de troupe.

Un important réseau de tranchées en zig zag et de postes d’observation et de tir dominant la route d’accès occupe l’est du site de la batterie.

Le site, à l’exception du réseau de tranchées aujourd’hui boisé, est envahi par la végétation (état en 2003). De vestiges nombreux parsèment les deux parcelles : talus, emplacements de baraquements (?), murets, fosses... (anciens points d’extraction de granite ?).

Certains bunkers sont tagués à l’intérieur.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • terrasse
  • État de conservation
    désaffecté, envahi par la végétation, inégal suivant les parties
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Marquage "St", abréviation de Ständig Ausbau, fortifications permanentes, c’est-à-dire à l’épreuve des bombes et étanche aux attaques au gaz.

    Dans le bunker - poste de direction de tir, sur l'une des poutrelles métalliques du plafond : marquage "TYP. 403.TERBRAK".

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Éléments remarquables
    ensemble fortifié, batterie, blockhaus
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2022
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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