Dossier d’œuvre architecture IA29001328 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Fort de la Fraternité (Roscanvel)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Roscanvel
  • Lieu-dit Pointe de la Fraternité
  • Cadastre C 538
  • Dénominations
    batterie, fort, mur défensif, poudrière
  • Appellations
    Fort de la Fraternité

Quoique la caserne soit aujourd´hui ruinée, le site de la Fraternité, tant en raison de son cadre géographique que de ses spécificités géologiques demeure visuellement fort : les spectaculaires branches tombantes, particulièrement sur le front sud, y sont pour beaucoup. Le magasin à poudre, reconnaissable grâce à la double feuillure de la porte, dans son enceinte de protection originelle, est d´un réel intérêt. L´implantation en T par rapport au casernement permettait un défilement total de l´édifice. Le parapet de la batterie et le parados sont particulièrement bien conservés. L'accès au fort de la Fraternité est libre d'accès.

Le fort de la Fraternité à Roscanvel a été recensé en 1967 par l’Inventaire général des richesses d'art de la France (étude conduite par Philippe Truttmann) puis dans le cadre de l’Inventaire thématique des fortifications littorales et par le laboratoire GEOMER dans le cadre de son recensement du patrimoine maritime (étude conduite par Guillaume Marie). En 2021, il a été étudié en détail par Patrick Jadé, membre de l’association "1846" qui relève une construction soignée mais des maladresses notamment dans la conception de l’enceinte. Patrick Jadé fait ainsi le rapprochement entre le fort de la Fraternité et le fort du Dellec à Plouzané construit au même moment.

La Communauté de Communes Presqu'île de Crozon - Aulne Maritime et l’Association pour la Valorisation du Patrimoine de Roscanvel - AVPR entretiennent régulièrement le site qui appartient au Conservatoire du littoral. Le mur crénelé et le magasin à poudre sont en cours de restauration par les bénévoles de l'Association pour la Valorisation du Patrimoine de Roscanvel formés par l’association Tiez Breiz. En septembre 2022, le site fera l’objet de sondages archéologiques conduits sous la responsabilité de l'archéologue Ronan Louessard avec le soutien du service départemental d'archéologie du Finistère et de la commune de Roscanvel.

Des retranchements d’infanterie existent dès le 18e siècle et sont figurés sur le cadastre de 1831. Ces vestiges subsistent toujours au nord du fort de la Fraternité.

Construite en 1793-1794, cette batterie de côte contribue à la défense de l'anse de Camaret et a pour objet d’interdire un débarquement dans l’anse du Diable à Roscanvel. Durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, les batteries haute et basse sont respectivement dotées de six canons de 36 livres de balle et de quatre canons de 12 livres de balle sur affût de côte (à l’origine, la batterie basse est dotée en sus de deux caronades sur affût marin). La garnison s'élève à près de 150 soldats. L'appellation fort ou batterie "de la Fraternité" est attestée à partir de 1795 pour désigner la batterie haute. En 1841, on lui attribue un nouvel armement composé de trois canons de 30 livres et deux obusiers de 22 cm. Le parados situé entre la batterie haute et la caserne pourrait dater du milieu du 19e siècle. Une guérite et une "salle de police" sont ajoutées à une date indéterminée près de la porte sud. Le fort de la Fraternité est déclassé par la loi du 27 mai 1889 mais demeure dans le domaine militaire.

Le four à chaux situé en contrebas du fort aurait été construit vers 1800 par la famille Rideau qui l’exploite jusqu´en 1875 environ.

(Guillaume Lécuillier, 2022).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle
  • Dates
    • 1793, daté par source
    • 1794, daté par source

Cet ensemble fortifié est composé de retranchements, d'une batterie haute surplombant l’anse de Camaret, comportant un parados, une caserne avec corps de garde central, un magasin à poudre avec deux hangars pour le matériel, un fourneau à rougir les boulets doté d’un petit bassin, de latrines, d’une guérite et d’une "salle de police", le tout enclos par un mur crénelé à branches tombantes sur la falaise, et d'une batterie basse située dans l’anse du Diable.

Construction en moellon enduit et pierre de taille de granite pour les chainages, l’entourages des ouvertures (portes et baies) et la corniche du magasin à poudre.

Le mur crénelé est doté de deux portes charretières situées au nord et au sud (celle située au sud a été transformée en porte piétonne).

Les terres de la batterie haute en terre sont retenues par un mur de genouillère qui comporte des niches semi-circulaires permettant le débattement des affûts de côte.

La caserne et le magasin à poudre avec son enceinte de sûreté forme un "T" orienté vers l’est. La caserne est dotée d’un niveau de comble servant au logement des soldats accessible par deux escaliers extérieurs disposés aux extrémités nord et sud du bâtiment. Le magasin à poudre est doté d'une porte à double feuillure et de cinq évents d’aération.

La caserne et le four à boulets sont ruiniformes (état en 2022).

  • Murs
    • granite moellon enduit
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise, pierre en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • État de conservation
    mauvais état, inégal suivant les parties, envahi par la végétation
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public, Conservatoire du littoral.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, site archéologique, à signaler
  • Éléments remarquables
    ensemble fortifié, mur défensif, caserne, poudrière

Bibliographie

  • TRUTTMANN, Philippe. "Architecture militaire" in La presqu´île de Crozon, L. Calvez (dir.), Paris : Nouvelle Librairie de France, 1975.

    p. 345-362
  • FRIJNS, Marco, MALCHAIR, Luc, MOULINS, Jean-Jacques, PUELINCKX, Jean. Index de la fortification française. Métropole et Outre-mer. 1874-1914. Vottem (Belgique) : autoédition, 2008, 832 p.

    p. 209
  • LÉCUILLIER, Guillaume (dir.), BESSELIÈVRE, Jean-Yves, BOULAIRE, Alain, CADIOU, Didier, CORVISIER, Christian, JADÉ, Patrick. Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal. Rennes : éditions Presses Universitaires de Rennes, collection Cahiers du patrimoine, 2011, n° 94, 388 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 259

Documents multimédia

  • JADÉ, Patrick (texte). DUIGOU, Lionel (dessin). "Fort de la Fraternité, Roscanvel". Article rédigé sur le blog de l'association "1846", 21/03/2021.

Annexes

  • "Le fort de la Fraternité à Roscanvel " in Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal, Presses Universitaires de Rennes, 2011
  • La batterie de la Fraternité et l'ilot du Diable par Philippe Truttmann (Inventaire général)
  • Iconographie
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2022
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.