"Édifiée entre 1777 et 1784 en bordure nord du plateau de la Cavale-Blanche, la redoute de Guestel-Bras, aujourd’hui dénommée redoute du Questel, "a pour objet de soutenir le fort de Keranroux, de battre dans les différents ravins en avant d´elle, et de couvrir la gauche de Penfeld".
Construite "en maçonnerie avec fossé, chemin couvert, poudrière et corps de garde", elle n´est pas à proprement parler un fort mais un réduit dans lequel une troupe peut se retrancher. L´ouvrage dispose toutefois de moyens de défense importants, même si sa taille est plutôt modeste. Son rôle est moins offensif que les autres forts du camp retranché mais il est toutefois "susceptible de la même résistance qu´un petit fort". Le corps de l´ouvrage forme un parallélogramme irrégulier de près de 100 m de côté. Le plan quadrangulaire classique des redoutes est ici déformé afin que l´édifice soit implanté le plus au bord du plateau et pour respecter les directions de tir nécessaires au soutien des forts de Penfeld et de Keranroux. Le rempart en retrait de l´escarpe reçoit 15 des 26 pièces d´artillerie qui arment la redoute. La gorge de l´ouvrage abrite la totalité des logements et magasins, répartis sur deux niveaux de casemates à l´épreuve de la bombe. La défense rapprochée est assurée grâce à un chemin de ronde, pourvu de meurtrières de fusillades, aménagé en retrait de l´escarpe sur le front et les faces. Comme dans les autres forts du camp retranché, une galerie de contrescarpe permet de tenir le fossé sous les feux de la mousqueterie.
La redoute du Questel ne connaît que quelques modifications mineures au 19e et au 20e siècle. Déclassée en 1921, elle sert au logement d´ouvriers de l´organisation Todt lors de la Seconde Guerre mondiale. Remarquablement préservée, malgré la destruction d´une partie des casemates de la gorge lors du siège de Brest (août-septembre 1944), elle constitue un témoin exceptionnel de la fortification française à la veille de la Révolution. Restaurée et mise en valeur par Brest métropole océane, ce site est ouvert au public et à la visite".
(Jean-Yves Besselièvre, 2007).
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.